Des premiers Jeux olympiques d’Athènes en 1896 à ceux de Tokyo en 2021, voici une sélection de sportifs qui ont écrit la légende olympique par leurs records, leurs hauts-faits, et pour beaucoup leur vie hors du commun.
Elle a toujours entendu sa grand-mère, « Mémère », lui parler de Mohamed Ali depuis sa cuisine à Basse-Terre. Aussi, lorsque le boxeur de légende allume la vasque olympique lors de la cérémonie d’ouverture des JO d’Atlanta en 1996, Marie-José Pérec, se sent « plus forte que Dieu ».
« Parce que je suis noire, parce que je suis porte-drapeau (de la délégation française) parce qu’on est à Atlanta, je dois marquer l’histoire. Plus rien ne peut m’arriver. Le 400 m devient une formalité ».
Galvanisée, elle produit ses plus belles foulées et réussit un formidable doublé 400 m/200 m. Elle conquiert sa première médaille d’or avec un chrono de 48 sec 25/100 devant l’Australienne Cathy Freeman. Sa victoire sur le 200 m est exceptionnelle: elle crée la surprise, cette distance n’est pas sa spécialité. Après les Jeux, elle tombe gravement malade et s’absente des pistes de 1998 à 1999; puis elle change d’entraîneur et prépare les JO de Sydney aux Pays-Bas. Son duel avec Cathy Freeman se présente comme le sommet de ces Jeux. Cette coureuse issue de la minorité aborigène de l’Australie est une idole et un symbole de réconciliation pour les Australiens. Marie-José Pérec sent tout un pays contre elle. Le 20 septembre 2000, elle quitte Sydney, sans prévenir personne.
Tadahiro Nomura né sur un tatami
« Le 400 m de Sydney n’était pas une course contre Cathy Freeman, c’était une course contre une nation entière qui avait ses problèmes », déclarera plus tard Pérec. « Je n’étais préparée que pour un 400m ».
Tadahiro Nomura est né sur un tatami : son oncle est le champion olympique Toyokazu Nomura (Munich, 1972) et son père a entraîné le médaillé d’or de 1984 Shinji Hosokawa. Tadahiro Nomura est le seul judoka à avoir réussi le triplé olympique : à Atlanta (1996), Sydney (2000) et Athènes (2004), le Japonais décroche l’or chez les moins de 60 kg.
À Atlanta, il fait une entrée très remarquée en devenant champion olympique dès sa première participation à 21 ans. Il remporte la finale par ippon. À Sydney, il ne lui faut que quelques secondes pour boucler le combat contre le champion d’Asie, le Sud-Coréen Bu-Kyung Jung, et empocher son deuxième titre olympique d’affilée. À Athènes, il entre dans la légende du judo avec son troisième titre olympique. Personne ne l’avait fait avant lui.
Michael Phelps, le poisson volant
Avec 23 titres olympiques et 28 médailles, le nageur américain a dominé l’Olympe comme aucun autre. Il est le sportif le plus titré. Né en 1985, le prodige de Baltimore se fait remarquer à 15 ans en devenant le plus jeune nageur américain sélectionné pour les JO depuis 1932. Il ne termine que cinquième en 2000 à Sydney au 200 m papillon mais peu importe, sa légende est en marche.
Quatre ans plus tard à Athènes, son sponsor lui a promis un million de dollars s’il parvient à effacer le record de son compatriote Mark Spitz (7 médailles lors d’une seule édition des Jeux olympiques, à Munich en 1972. Ce ne sera pas pour cette fois, avec seulement six médailles d’or et deux de bronze…
Mais il se rattrape à Pékin en 2008 où il arrache huit fois l’or en autant d’épreuves et devient ainsi le premier sportif olympique à réaliser cet exploit, toutes disciplines confondues. Un grand huit réalisé d’extrême justesse, Phelps s’imposant au Serbe Mirolad Cavic au 100 m papillon… pour un centième de seconde ! Devenue iconique, la photo finish trône aujourd’hui dans le bureau de Phelps.
« Non seulement ce gars est le plus grand nageur de tous les temps et le plus grand Olympien de tous les temps, mais peut-être aussi le plus grand athlète de tous les temps », s’enthousiasme Mark Spitz.
Il ne s’arrête pas là : six nouvelles médailles à son tableau à Londres en 2012 (4 en or, 2 en argent). Il dépasse dès lors la gymnaste russe Larissa Latynina (18 médailles entre 1956 et 1964). Suspendu six mois pour conduite en état d’ivresse en 2014, le nageur à l’envergure phénoménale enfonce le clou en 2016 à Rio, avec six médailles supplémentaires dont cinq en or, entrant ainsi encore un peu plus dans la légende.
Usain Bolt, rockstar des stades
Le Jamaïcain est devenu le 16 août 2008 aux JO de Pékin l’homme le plus rapide du monde. En 9 sec 69/100 au 100 mètres, il s’impose dans la discipline reine de l’athlétisme. Survolant l’épreuve, il se permet même de relâcher l’effort à 20 mètres de la ligne d’arrivée et de se redresser.
Il bat son propre record du monde de vitesse l’année suivante aux Championnats du monde de Berlin, à la fois au 100 m (9 sec 58) et au 200 m (19 sec 19). Exploit inédit dans l’histoire de l’athlétisme, le champion hors normes réussit le triplé 100 m/200 m/4×100 m dans trois Jeux olympiques consécutifs : Pékin 2008, Londres 2012 et Rio 2016.
Sa médaille d’or du relais de Pékin lui est cependant retirée en 2017 car un de ses coéquipiers de l’époque est testé positif. Outre ses 11 titres de champion du monde, un record, il totalise donc pour l’éternité 8 médailles en or aux JO.
Sur l’Olympe de l’athlétisme, il n’est devancé que par deux autres géants, le Finlandais Paavo Nurmi et l’Américain Carl Lewis.
Au-delà de ses titres et de ses chronos supersoniques, Bolt s’est imposé comme une star mondiale grâce à sa personnalité, son charisme et son sens du spectacle, faisant de chacune de ses apparitions un événement. Avec ce fameux geste où il mime l’éclair, en se penchant en arrière et en pointant le doigt vers le ciel, pour fêter ses victoires.
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