Selon un récent rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la capacité des réseaux électriques actuels dans le monde ne permet pas de faire face à la croissance rapide des technologies d’énergie propre. Cette situation pourrait mettre en péril les objectifs climatiques des différents gouvernements.
Selon le rapport de l’agence en date du 17 octobre, plus de 80 millions de kilomètres de réseaux électriques devront être ajoutés ou rénovés d’ici à 2040 pour atteindre les objectifs climatiques fixés, un chiffre qui équivaut à la totalité du réseau mondial existant. Malgré le fait que « l’électrification et le déploiement des énergies renouvelables s’accélèrent », la transition vers les énergies propres risque de marquer le pas car il existe un manque de « réseaux adéquats pour relier la nouvelle offre d’électricité à la demande ».
« Au moins 3000 gigawatts (GW) de projets d’énergie renouvelable, dont 1500 GW sont à un stade avancé, sont en attente de connexion au réseau, ce qui équivaut à cinq fois la capacité solaire photovoltaïque et éolienne ajoutée en 2022 », note le rapport.
« Cela montre que les réseaux deviennent un goulot d’étranglement pour les transitions vers des émissions nettes nulles ».
Les investissements dans les énergies renouvelables telles que l’énergie solaire et éolienne, les véhicules électriques (VE) et les pompes à chaleur ont « augmenté rapidement » – ils ont presque doublé depuis 2010 -, mais les investissements dans les réseaux électriques sont restés « stables », à environ 300 milliards de dollars par an, selon le rapport.
Les accords de Paris sur le climat de 2015 prévoyaient de limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels. Les retards dans la mise en place du réseau électrique nécessaire pourraient mettre cet objectif « hors de portée », selon le rapport.
L’AIE présente un scénario « Situation de retard du réseau » dans lequel la modernisation des réseaux électriques existants et la mise en place de nouveaux réseaux prendraient trop de temps. Dans le cas des Etats-Unis par exemple, le secteur de l’électricité émettrait 58 gigatonnes de CO2 supplémentaires par rapport à une situation où les objectifs climatiques du pays seraient atteints.
« Cela équivaut au total des émissions de CO2 du secteur de l’électricité au cours des quatre dernières années. Cela signifierait également que l’augmentation de la température mondiale à long terme dépasserait largement 1,5 degré Celsius, avec une probabilité de 40 % qu’elle dépasse 2 degrés Celsius », précise le rapport.
Le rapport de l’AIE propose de renforcer l’infrastructure du réseau électrique pour assurer la transition vers les énergies vertes, mais ces tentatives de transition pourraient mettre en péril la fiabilité du réseau.
Aux États-Unis, de nombreux opérateurs électriques dénoncent les règles strictes qui sont imposées en matière d’émissions de gaz à effet de serre.
Dans une déclaration du 8 août, un groupe d’opérateurs de systèmes indépendants et d’organisations régionales de transmission a averti l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) que les réglementations sur les émissions proposées « risquent d’avoir un impact négatif sur la fiabilité du réseau électrique ».
Toute une série de réglementations sur les émissions de CO2 auxquelles s’ajoutent des décennies d’efforts pour limiter les combustibles fossiles ont entraîné la mise hors service des centrales à charbon et au gaz à un rythme que l’installation de centrales solaires et éoliennes n’arrive pas à compenser, a indiqué l’EPA.
Étant donné que l’éolien et le solaire dépendent des conditions météorologiques, il n’y a pas de sources de secours fiables, ce qui soulève des inquiétudes quant à d’éventuelles pénuries d’électricité, a déclaré le groupe.
Dans une interview accordée à EpochTV au début du mois, David Blackmon, analyste des politiques publiques dans le domaine de l’énergie, a qualifié la question du réseau électrique aux États-Unis notamment de « problème important ».
« Le problème est bien plus grave qu’on ne le pense, car nous sommes actuellement confrontés à une crise de l’approvisionnement en transformateurs électriques pour notre réseau électrique », a-t-il déclaré. « Les transformateurs font partie intégrante de tous les projets d’électricité, en fait, et ils sont très rares. Il faut jusqu’à quatre ans pour s’approvisionner en nouveaux transformateurs. Les stocks sont très bas. »
« Et on ne peut pas développer le réseau si on n’a pas l’équipement nécessaire ».
En mars l’Institute of Electrical and Electronics Engineers (IEEE Spectrum), a publié un rapport sur la transition vers les véhicules électriques qui souligne plusieurs des problèmes de coûts liés à la préparation du réseau à une économie électrique.
Selon le rapport, le coût des transformateurs est passé de 3000 à 4000 dollars, à 20.000 dollars l’unité. Étant donné que des transformateurs plus grands pourraient être nécessaires pour les VE, un grand nombre des 180 millions de poteaux électriques en Amérique devraient également être remplacés, ce qui augmenterait encore les coûts.
Selon le rapport, les améliorations et les remplacements des 8000 unités de production d’électricité du réseau et des 600.000 kilomètres de lignes de transmission en courant alternatif, ainsi que des 70.000 sous-stations nécessaires à l’augmentation des énergies renouvelables et au stockage des batteries, devraient coûter plus de 2,5 billions de dollars d’ici 2035.
Dans son rapport, l’AIE note que la mise à niveau de l’infrastructure du réseau est un processus qui prend du temps. Il faut souvent de cinq à quinze ans pour planifier, autoriser et achever la construction d’une nouvelle infrastructure de réseau.
En comparaison, les projets d’énergie renouvelable peuvent être terminés en un à cinq ans seulement. Le rapport souligne également que les investissements dans les réseaux devront doubler d’ici 2030 par rapport aux niveaux actuels, pour atteindre plus de 600 milliards de dollars par an.
En outre, alors que le rapport de l’AIE présente les énergies renouvelables comme allant dans le sens de la défense du climat, ces projets énergétiques peuvent présenter de graves risques de pollution.
Par exemple, il y a actuellement plus de 500 millions de panneaux solaires aux États-Unis, et des dizaines de millions de panneaux solaires vont être ajoutés dans les années à venir. Pourtant, rien n’a été fait pour rendre l’industrie entièrement recyclable, ce qui pose la question de la sécurité de l’élimination des panneaux.
Les produits chimiques toxiques contenus dans les panneaux solaires sont notamment le tellurure de cadmium, le plomb et l’hexafluoroéthane. En outre, le tétrachlorure de silicium, un produit chimique créé comme sous-produit de la fabrication des panneaux solaires, peut provoquer de graves irritations et brûlures de la peau et des yeux.
La mise en décharge des déchets de panneaux solaires présente un risque à long terme pour l’environnement, car les minéraux et les métaux toxiques peuvent finir par s’infiltrer dans le sol.
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