L’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes) a dit mardi son « inquiétude » après l’annonce par le gouvernement de nouvelles coupes budgétaires de dix milliards d’euros cette année. Le secteur, concerné à hauteur de 2 milliards, a exprimé sa crainte d’une répercussion sur l’emploi et les politiques sociales.
« Il y a une inquiétude sur cette annonce, et sur les politiques sociales avec lesquelles le lien ne semble pas être fait : or, si on ne favorise pas le développement des politiques sociales, c’est l’emploi qui va diminuer », au moment même où le gouvernement cherche à obtenir le plein emploi, a estimé auprès de l’AFP Hugues Vidor, le président de l’Udes, qui représente 32.000 entreprises du secteur.
Après avoir annoncé en février 10 premiers milliards d’euros d’économies sur le budget 2024, mesure qui avait déjà alarmé l’Udes, le gouvernement a annoncé la semaine dernière devoir trouver 10 autres milliards pour contenir un déficit public en dérapage à 5,1% du PIB cette année, contre 4,4% initialement espérés.
Selon l’UDES, sur les 10 milliards de coupes budgétaires, 2 milliards concernerait directement l’ESS et les politiques publiques d’insertion et de solidarité.
« Nos métiers ont besoin d’être attractifs »
« Nos métiers (aide à la personne, animation, éducation populaire… NDLR) ont besoin d’être attractifs, car il y a un vrai besoin d’accompagnement des populations fragiles, mais la tendance est plutôt aux coupes sombres », a relevé M. Vidor, alors même qu’on « part de pratiquement les niveaux de salaires les plus bas : ce sont des sujets d’inquiétude majeurs », a-t-il ajouté.
« Les travailleurs sociaux attendent des formes de reconnaissance qui ne sont pas au rendez-vous, quels que soient les ministères concernés », selon lui.
« Le prisme du conflit »
Il a noté que l’ESS était un bien plus gros employeur que les agriculteurs représentés par la FNSEA, autre organisation multiprofessionnelle, qui ont pour leur part obtenu des concessions de l’État cet hiver.
« En France, on ne raisonne qu’à travers le prisme du conflit : s’il faut en passer par là, on le fera, car on voit cette crispation monter : il ne faut pas que cet écart continue à se développer, sans quoi il y aura forcément des explosions ici ou là », a-t-il prédit.
M. Vidor s’est félicité que la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin ait prévu de participer à la convention nationale de l’Udes le 17 octobre, mais souhaite la rencontrer rapidement avant cette échéance, ainsi que le Premier ministre Gabriel Attal, « pour évoquer les différents sujets et la manière dont les entreprises de l’ESS et les employeurs se retrouvent bousculés dans cette période ».
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