L’histoire du Splendid, cette bande mythique de sept copains « pour la vie »

Par Epoch Times avec AFP
4 octobre 2024 11:47 Mis à jour: 4 octobre 2024 11:47

Humour potache, répliques mythiques… Le Splendid, troupe de café-théâtre formée au début des années 70, est passée à la postérité avec ses adaptations au cinéma devenues cultes, Les Bronzés et Le Père Noël est une ordure.

Cinq hommes – Christian Clavier, Michel Blanc, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte et Bruno Moynot – et deux femmes – Josiane Balasko et Marie-Anne Chazel – qui mèneront ensuite de belles carrières en solo. Mais les sept copains sont restés très complices et « amis pour la vie », titre des Bronzés 3.

La bande n’aurait peut-être jamais vu le jour si Gérard Jugnot n’avait pas… redoublé une classe. Tout commence en effet sur les bancs du lycée Pasteur de Neuilly, en très chic banlieue parisienne et dans l’effervescence de Mai 68.

Une bande de copains, acteurs dans l’âme

Copains depuis la 5ème et déjà fous de cinéma, Jugnot, le fils de plombier, et Clavier, le fils de médecin, se lient d’amitié avec Thierry Lhermitte et Michel Blanc, décédé dans la nuit de jeudi à vendredi.

Ils montent leurs premiers spectacles, un peu déjantés. Scolarisée côté filles, Marie-Anne Chazel est vite de la partie et bientôt en couple avec Christian Clavier.

Le bac en poche, ils suivent les cours d’art dramatique de l’actrice Tsilla Chelton – la future Tatie Danielle – et retapent en 1974 une ancienne pizzeria de Montparnasse pour en faire une salle de café-théâtre, un peu sur le modèle du Café de la Gare.

« Notre première pièce s’appelait ‘‘Ma tête est malade’’, il y avait trois personnes dans la salle ! », rappelait Marie-Anne Chazel.

La troupe, baptisée un temps « La Compagnie de la Turlutte », adopte le nom « Splendid » quand elle déménage rue des Lombards en 1976 dans une ancienne… mûrisserie de bananes. Les voilà désormais au complet avec l’arrivée de Josiane Balasko, qui remplace Valérie Mairesse, et Bruno Moynot.

Avoir leur propre café-théâtre

« On voulait faire un café-théâtre où on serait chez nous, ne pas avoir à passer d’auditions ou être à la merci d’un directeur qui pouvait nous virer, écrire ce qu’on avait envie. On était une force, on était ensemble », racontait en juillet 2021 Josiane Balasko dans Le Parisien.

Après les vaches maigres, le succès arrive avec Amours, coquillages et crustacés (1977), pièce inspirée des souvenirs au Club Med et transposée un an plus tard au cinéma avec Les Bronzés. Le film fait 2,3 millions d’entrées…

Les Bronzés font du ski font moins bien l’année suivante – le film deviendra culte avec le temps – mais le Splendid a réussi son plongeon dans le grand bain du cinéma.

Il récidive avec Le Père Noël est une ordure (1982), nouvelle adaptation de leur pièce sortie juste après le déménagement, définitif, près des grands boulevards. Zézette « épouse X », le doubitchou « roulé sous les aisselles », le gilet-serpillière… « C’était un film subversif, neuf, mais combien de nominations aux César ? Zéro », regrettait Christian Clavier.

La troupe vit alors ses derniers feux comme « kolkhoze collectif », selon les termes de Gérard Jugnot. C’est devenu plus difficile d’écrire tous ensemble. Michel Blanc s’est éclipsé le premier : « Ce n’était pas contre mes potes. Je me demandais ‘‘est-ce que j’existe ou est-ce que je suis 1/7e du Splendid ?’’ ».

« C’était le deal dès le départ : on avançait ensemble mais chacun avait sa propre carrière », résumait Bruno Moynot, bientôt le seul à continuer à gérer le théâtre du Splendid.

Jusqu’à la grande réunion de famille des Bronzés 3 en 2006, on les retrouve encore à 2, 3, ou 4 sur les plateaux de cinéma ou sur scène.

Avec les « pièces rapportées », les relations ont viré à l’aigre. Comme avec Anémone et Dominique Lavanant, l’esthéticienne Christiane, qui a coupé les ponts après les Bronzés 3, son « pire souvenir de tournage ». « Il n’y avait plus d’affectif du tout, plus rien ».

Les comédiens « canal historique » restent en revanche soudés. Et, en 2021, ce sont les mêmes, toujours aussi potaches, qui viennent en bande chercher leur César d’honneur récompensant l’aventure du Splendid. Leur médaille du Travail à eux ! « Nous sommes cas contact depuis 50 ans », résumait alors sur scène Gérard Jugnot.

(Photo BERTRAND GUAY/POOL/AFP via Getty Images)
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