Une immigration qui bat des records, pendant que les expulsions s’accélèrent, tout comme les régularisations de travailleurs sans-papiers : le bilan migratoire de 2023 reflète les « priorités politiques » du gouvernement contenues dans son projet de loi immigration, selon le ministère de l’Intérieur.
« Les chiffres de l’immigration 2023 reflètent nos priorités politiques », a écrit jeudi sur X (ex-Twitter) Gérald Darmanin, dont le ministère a publié ses statistiques provisoires de l’immigration, quelques heures avant la décision très attendue du Conseil constitutionnel sur ce texte controversé. « Réorienter notre immigration régulière » vers l’« accueil des réfugiés » et l’« immigration économique », moins vers l’immigration familiale, a-t-il résumé, alors que les Sages pourraient ouvrir la voie à une promulgation du projet de loi adopté mi-décembre.
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CHIFFRES DE L’IMMIGRATION 2023 : PLUS D’EXPULSIONS ET ÉLOIGNEMENTS
Les chiffres de l’immigration 2023 reflètent nos priorités politiques :
1. Être plus ferme envers l’immigration irrégulière et notamment renvoyer dans leur pays d’origine les étrangers délinquants ?
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) January 25, 2024
Les titres de séjours ont augmenté de 1,4%
En 2023, 323.260 premiers titres de séjour ont été délivrés, un record. Une dynamique (+1,4%) portée d’abord par la progression de l’immigration économique (+5%), qui a concerné 54.630 documents délivrés.
Les titres de séjour ont principalement été délivrés à des étudiants (103.500), qui ont supplanté l’immigration familiale (91.000, -5%) pour la deuxième année consécutive. Les ressortissants du Maghreb, dans l’ordre Maroc, Algérie et Tunisie, ont reçu le plus de titres.
La demande d’asile également au plus haut (+6%)
La demande d’asile est également historique. Avec plus de 145.000 premières demandes enregistrées dans les guichets uniques dédiés (+6%), le nombre de demandeurs dépasse le précédent record de 2019, quand 138.420 dossiers avaient été déposés avant la crise du Covid-19.
Ce rythme s’inscrit dans un contexte européen d’accélération des flux de réfugiés et reste nettement inférieur à la moyenne européenne, nuance-t-on au ministère de l’Intérieur. La France comptait également plus de 62.400 déplacés ukrainiens sur le territoire fin 2023, grâce à un mécanisme qui leur permet de s’installer régulièrement sans solliciter le statut de réfugié.
« Les chiffres attestent que ni la France ni l’Europe ne sont des forteresses, mais (…) les enjeux sociaux et d’intégration nécessitent bien une maîtrise de flux de plus en plus importants. D’où la nécessité de lois nouvelles », a commenté pour l’AFP Didier Leschi, patron de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), organe du ministère de l’Intérieur chargé d’orchestrer l’accueil.
Les expulsions ont crû de 10%
Gérald Darmanin s’est également félicité de l’augmentation très importante des expulsions. Elles ont augmenté de 10% l’an dernier pour dépasser la barre des 17.000, selon le rapport. Une hausse notamment « liée à la reprise de la coopération consulaire avec l’Algérie », dont les ressortissants sont les premiers éloignés (2562, +36%), selon Beauvau. Cela reste toutefois bien inférieur à 2019 : 23.746.
Les expulsions d’étrangers dits « délinquants », cible prioritaire du ministre de l’Intérieur, ont grimpé de 30% (4686), a également vanté Gérald Darmanin sur X. Sur ce point, l’application de la loi « permettra d’aller plus loin encore », assure son entourage auprès de l’AFP.
Côté intégration, 11.411 travailleurs sans-papiers ont été régularisés en 2023 (+5%). Au total, 34.400 personnes ont été régularisées l’an dernier, tous motifs confondus (travail, famille, études), un niveau stable.
Les acquisitions de la nationalité française ont chuté de 22% l’an dernier.
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