Dans le cadre de sa vaste réforme pénale destinée à lutter contre la surpopulation carcérale et à redonner du sens à la peine, Emmanuel Macron a annoncé ce mardi la fin de « l’automaticité » de l’incarcération pour les peines de prison inférieures à un an, présentant à Agen une vaste réforme.
« Pour les peines inférieures à un an, nous mettrons un terme à l’automaticité », a déclaré le président de la République, appelant également à « proscrire les peines de prison inférieures à un mois », dans un discours à l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire.
« Les peines entre un et six mois pourront s’exécuter hors des établissements pénitentiaires. Il ne s’agira clairement pas d’une concession à la fermeté nécessaire face à la délinquance, au contraire », a-t-il ajouté. Dans cet esprit, le président a annoncé qu’il n’y aurait « plus d’aménagement » pour les peines de prison supérieures à un an.
« Une peine prononcée doit être une peine crédible et comprise, non pas forcément parce qu’elle a vocation à être la plus sévère possible », a-t-il dit, décrivant un système qui « a perdu son cap » et qui ne « protège plus suffisamment ».
« En janvier 2001, il y avait en France, presque 48.000 détenus, soit un taux de détention de 75,6 détenus pour 100.000 habitants, nous avons aujourd’hui près de 70.000 détenus dans notre pays, soit un taux qui a presque atteint 100 détenus pour 100.000 habitants », a-t-il dit, faisant le constat que la prison est devenu un lieu où la violence « se démultiplie ».
La surpopulation carcérale atteint 120% en moyenne dans les 188 prisons françaises, avec des pics à plus de 200% dans certains établissements de la région parisienne.
Les mesures annoncées visent à redonner du sens et de l’efficacité à la peine, un des cinq grands chantiers prioritaires de la réforme de la justice, qui aboutira en avril à une loi de programmation et à une loi pénale.
D.V avec AFP
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