Les opposants bélarusses à l’invasion russe de l’Ukraine sont ciblés par le régime du président Loukachenko, selon un rapport de l’OSCE qui a recensé une trentaine de cas où les personnes encourent de lourdes sentences allant jusqu’à la peine capitale.
Depuis février 2022, la répression déjà massive est « particulièrement dirigée contre ceux qui expriment leur opposition à la guerre ou leur soutien au peuple ukrainien », écrit l’Organisation internationale pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), dans un rapport consulté jeudi par l’AFP.
Dans les jours suivant l’invasion, opérée partiellement depuis le territoire du Bélarus, environ 1500 manifestants contre la guerre ont été interpellés et en mai 2022, le code pénal a été modifié.
Une nouvelle vague de répression
Il prévoit des poursuites pour terrorisme pour ceux qui endommagent les voies ferrées pour ralentir les troupes russes ou leur équipement, ou sabotent des installations militaires russes. Ils encourent plusieurs années de prison et même la peine de mort, indique le rapport. Une trentaine de dossiers de ce type sont actuellement instruits, selon l’OSCE.
Des poursuites ont aussi été engagées contre des internautes exprimant « simplement » leur solidarité avec le peuple ukrainien sur les réseaux sociaux, dénonce le texte. L’étude évoque « une nouvelle vague de répression », en écho à la situation en Russie où la répression de toute forme de dissidence s’est intensifiée.
Au pouvoir depuis 1994, Alexandre Loukachenko a été réélu en 2020 à l’issue d’une présidentielle jugée frauduleuse et contestée dans la rue. Le mouvement a été écrasé à coups d’arrestations massives, d’exils forcés et de très lourdes peines d’emprisonnement infligées à des militants et des journalistes.
« Un arsenal complet destiné à empêcher toute forme d’opposition »
Le Bélarus « dispose désormais d’un arsenal complet destiné à empêcher toute forme d’opposition », rappelle l’OSCE, qui a recensé 1486 prisonniers politiques au 18 avril et fait état de cas de torture et de violences sexuelles. Ce rapport d’une cinquantaine de pages, réalisé à la demande de 38 membres, est le second publié par l’organisation sur le Bélarus depuis l’élection contestée. Il a été rédigé par l’expert Hervé Ascensio, professeur à l’université de la Sorbonne, qui n’a pas été autorisé à se rendre sur place. Il s’est basé sur des entretiens menés à Varsovie et à Vilnius, ainsi que sur des sources ouvertes.
Minsk a refusé de coopérer. Les autorités, qui nient les atteintes aux droits humains, ont dénoncé dans une lettre adressée au rapporteur une « tactique visant à faire pression sur le Bélarus et à contraindre leur peuple à partager des valeurs morales différentes des siennes ». Comme la Russie, le Bélarus est membre de l’OSCE, un forum de dialogue situé à Vienne et fondé en 1975 qui compte 57 Etats participants. En mars, le Haut-Commissariat des droits de l’homme des Nations Unies a indiqué que certaines des violations commises par le régime pouvaient être assimilées à des crimes contre l’humanité.
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