Emmanuel Macron a annoncé jeudi vouloir, « d’ici dix-huit mois », « transformer » l’organisation de la recherche française et ouvrir « l’acte 2 de l’autonomie » des universités, dans le cadre d’une « vraie révolution » pour remédier à un « morcellement » qui affaiblit la position mondiale des chercheurs hexagonaux.
« Je souhaite que nous réussissions à transformer nos grands organismes nationaux de recherche », comme le CNRS, l’Inserm ou l’Inrae, « en de vraies agences de programmes », qui soient « stratèges » dans leur domaine, a déclaré le chef de l’État lors d’une réunion à l’Élysée avec plusieurs dizaines de chercheurs.
Il a énuméré les spécialités dévolues aux organismes transformés : climat, biodiversité et sociétés durables au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ; santé à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ; agriculture, alimentation durable, forêt et ressources naturelles associées pour l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae) ; énergie décarbonée au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) ; numérique et logiciel à l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) : spatial au Centre national d’études spatiales (Cnes).
De « vrais contrats pluriannuels » et « une gouvernance réformée »
Parallèlement il a plaidé pour donner davantage « d’autonomie » aux universités pour qu’elles « organisent et gèrent la recherche » au niveau local, selon une « logique de site ». « Ce que je leur propose, c’est d’ici à dix-huit mois d’ouvrir l’acte deux de l’autonomie et d’aller vers la vraie autonomie », impliquant de « vrais contrats pluriannuels » et « une gouvernance réformée », a-t-il lancé.
« Il faut avancer sans tabou » sur « les enjeux de gouvernance, de modèle économique et, en effet, bâtir des vrais contrats d’objectifs, de moyens et de performance avec des financements beaucoup plus incitatifs », a-t-il ajouté. L’acte un de l’autonomie, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, avait donné lieu à un long bras de fer.
Conscient de cet écueil, Emmanuel Macron a plaisanté sur le fait que sa ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, lui avait « interdit de prononcer le mot » de « statut » pour les personnels car le modifier serait « tout de suite la bronca ». « Tout le monde va se mettre en travers, on n’arrivera à rien faire », a-t-il acquiescé. « Donc je n’ai pas dit qu’on allait réformer les statuts », a-t-il ajouté, suscitant les rires du parterre de chercheurs.
Réactivité et attractivité sur de grands défis partagés
Après avoir vanté le bilan des efforts faits depuis sa première élection en 2017 pour remettre la recherche française sur les rails après des décennies de « désinvestissement trop important », Emmanuel Macron a reconnu que « nous avons vécu des moments difficiles ces dernières années ».
À cet égard, il a évoqué l’« étrange défaite » du vaccin contre le Covid, la France ayant découvert le principe de l’ARN messager mais n’ayant pas su mettre au point le remède. Il a déploré le « morcellement désordonné » du système de recherche qui « nous prive de nous concentrer sur de grands défis partagés, nous empêche d’être réactifs en cas d’urgence et diminue notre capacité parfois d’être attractif aussi dans le monde ».
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.