Mercredi dernier, la présidente du Rassemblement national s’est étonnée que le prix du jeune européen de l’année ait pu être décerné à une jeune femme voilée.
Début mars, la fondation Schwarzkopf remettait le prix du « jeune européen de l’année 2019 » à Yasmine Ouirhane, une étudiante de Science Po Bordeaux âgée de 23 ans.
Attribué tous les ans par la fondation Schwarzkopf depuis 1997, le prix du jeune européen de l’année est décerné à des jeunes âgés de 18 à 28 ans censés s’être distingués par « leur engagement en faveur de la compréhension mutuelle entre les peuples et l’intégration européenne ».
Née d’une mère italienne et d’un père marocain ayant immigré en Italie, Yasmine Ouirhane est impliquée depuis plusieurs années dans des projets en lien avec la défense des droits des migrants ou l’égalité entre les hommes et les femmes, engagements qui lui ont valu d’obtenir le prix délivré par la fondation Schwarzkopf en 2019.
« En tant que fille d’une mère italienne et d’un père qui a immigré en Italie, j’ai lutté toute ma vie pour être intégrée et acceptée », a expliqué la lauréate dans un communiqué.
« Voici notre victoire collective : pour les jeunes femmes, pour les filles d’immigrés, pour l’Europe, pour l’unité dans la diversité, pour le changement, la tolérance, le respect de l’autre, pour la PAIX », écrivait la jeune femme dans un message annonçant sa victoire publié sur Twitter le 2 mars.
Accompagné d’une photo où elle apparaît voilée et munie d’un drapeau européen brandi devant le Colisée de Rome, le message publié par Yasmine Ouirhane a été abondamment relayé sur la Toile.
« La prochaine sera-t-elle derrière une burqa intégrale ? »
Plusieurs internautes se sont toutefois émus que le prix du jeune européen de l’année puisse être décerné à une jeune femme portant le voile, que d’aucuns considèrent comme un symbole manifeste de l’oppression des femmes au sein des régimes islamiques.
Passée relativement inaperçue en France, la victoire de l’étudiante maroco-italienne n’a pourtant pas manqué de faire réagir Marine Le Pen et Robert Ménard qui se sont étonnés du choix de la lauréate, dont le port du voile pourrait apparaître contradictoire avec les valeurs de liberté portées par l’Union européenne.
« L’Union européenne assume ses choix. Le 26 mai, c’est vous qui devrez choisir ! Pour nous, la promotion de l’islam radical c’est NON ! », a déclaré la présidente du Rassemblement national dans un message publié sur Twitter le 6 mars.
« Voilà la jeune européenne modèle pour le parlement de l’UE. La prochaine sera-t-elle derrière une burqa intégrale ? », s’est interrogé Robert Ménard.
Des propos auxquels Nicolas Cadène – rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité auprès du Premier ministre – a répondu dans la foulée, regrettant que le maire de Béziers ne voie « que le foulard » porté par Yasmine Ouirhane.
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