Alors qu’une épidémie virale mortelle s’étend à toute la Chine, les médias d’État ont cherché à minimiser l’importance de l’information en mettant plutôt en avant des sujets liés aux festivités du Nouvel An lunaire.
Le nouveau coronavirus, qui a pris naissance dans la ville de Wuhan, en Chine centrale, a infecté plus de 1 100 personnes et fait 41 victimes dans le pays. Il s’est répandu dans toutes les régions de Chine, à l’exception du Tibet, et a été détecté dans plusieurs pays d’Asie, ainsi qu’aux États-Unis et en France.
Wuhan et 12 autres villes de la province ont été mises sous séquestre, laissant plus de 30 millions de personnes enfermées. Pendant ce temps, les hôpitaux de Wuhan ont été inondés de patients et ont du mal à faire face à la crise.
Malgré l’aggravation de la crise, les 24 et 25 janvier, les médias d’État chinois ont publié des articles sur le Nouvel An lunaire sur leurs sites web et dans leurs éditions imprimées, tout en accordant une place moins importante aux articles sur le virus. Le Nouvel An lunaire tombe aujourd’hui samedi.
La couverture médiatique étouffée correspond à la réticence des dirigeants du régime à s’attaquer directement aux crises. Le leader chinois Xi Jinping n’a pas mentionné l’épidémie lors de son discours du Nouvel An lunaire à Pékin le 23 janvier.
« Le fait que Xi Jinping n’ait pas mentionné l’épidémie prouve que celle-ci est très grave », a déclaré Tang Jingyuan, un commentateur des affaires chinoises basé aux États-Unis, dans le journal Epoch Times du 24 janvier.
« La culture du Parti Communiste Chinois [PCC] est que les fonctionnaires ne parleront pas d’un incident sérieux avant qu’il n’y ait un développement positif », a déclaré M. Tang. « En d’autres termes, les responsables du PCC ne parlent que des accomplissements. »
Couverture médiatique muette
Le 25 janvier à 1 heure du matin, heure locale, la première page du site web de l’agence de presse officielle du régime, Xinhua Net, affichait en septième position un article sur un virus. Les principaux articles portaient sur les activités de Xi pendant le Nouvel An lunaire et sur d’autres sujets liés au Nouvel An.
Le treizième article répertorié concernait environ 830 personnes ayant été diagnostiquées avec le virus en Chine, un nombre qui est depuis passé à plus de 900.
Entre-temps, le journal officiel du PCC, le Quotidien du peuple, dans son édition du 24 janvier, n’a pas publié de nouvelles sur le virus de Wuhan en première page. Au contraire, le seul article sur la crise est paru en bas à droite de la page 4, la dernière page du journal.
À 3 h 30 du matin, heure locale, le 25 janvier, il n’y avait pas d’informations sur les virus dans la section des actualités du site web de la chaîne publique chinoise CCTV. La première information relative au virus n’apparaît que plus tard dans la page, sous la forme d’un rapport sur une annonce du Conseil d’État chinois qui demande aux gouvernements locaux de signaler sans délai les conditions de l’épidémie.
Propagande
Cette année, lors du gala du festival de printemps, un spectacle annuel diffusé par la télévision CCTV à la veille du Nouvel An lunaire, le régime a commencé à utiliser la propagande pour faire face à la crise de Wuhan.
Le vendredi soir, lors du gala, six présentateurs de CCTV ont fait l’éloge de Xi, du Parti, des mesures de confinement et du personnel médical de Wuhan au cours d’un reportage de 7 minutes intitulé « Le pont de l’amour ».
L’article comprenait des images d’infirmières et de médecins travaillant à l’hôpital, d’un patient transporté sur un brancard et de patients traités dans l’unité de soins intensifs.
Un présentateur, Haixia, a cité l’exemple de la joueuse de tennis chinoise qui a battu Serena Williams à l’Open d’Australie comme modèle pour les Chinois : « Nous gagnerons si nous osons faire de notre mieux. »
Une autre présentateur a terminé par un « Go Wuhan », comme d’autres présentateurs s’écrieraient : « Allez, la Chine ! »
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