Une collision a eu lieu ce lundi entre un navire philippin et un bateau chinois près des îles Spratleys, en mer de Chine méridionale, au moment où les incidents se multiplient entre les deux pays dans la zone revendiquée par Pékin.
Les deux pays se sont rejetés la responsabilité de l’incident.
« Le navire de ravitaillement philippin a ignoré de nombreuses sommations de la partie chinoise » et « s’est approché du vaisseau chinois (..) de façon non-professionnelle, provoquant une collision », ont indiqué les garde-côtes dans un communiqué. Pékin a accusé le bateau d’avoir « illégalement pénétré dans les eaux près du récif Ren’ai », le nom chinois de l’atoll Second Thomas situé dans les îles Spratleys (îles Nansha pour Pékin). « Les garde-côtes chinois ont pris des mesures de contrôle contre le navire philippin en accord avec la loi », ajoute le communiqué.
L’armée philippine a elle rejeté lundi la version de Pékin, déclarant n’accorder « aucun crédit aux affirmations trompeuses et mensongères des garde-côtes chinois ».
L’atoll est situé à environ 200 kilomètres de l’archipel philippin de Palawan, et à plus de 1000 kilomètres de la côte chinoise la plus proche, l’île de Hainan.
« Saisie » illégale par des bateaux chinois de vivres et de médicaments
Au début du mois, l’armée philippine avait dénoncé la « saisie » illégale par des bateaux chinois de vivres et de médicaments largués par avion à la mi-mai, destinés à l’avant-poste militaire philippin de ce même atoll, et avait accusé Pékin d’« ingérence agressive et non provoquée ». Quelques jours plus tard, les garde-côtes philippins avaient publié une vidéo montrant leurs homologues chinois bloquer et heurter deux navires philippins qui procédaient à l’évacuation sanitaire d’un militaire.
Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, y compris des eaux et des îles proches des côtes de plusieurs de ses voisins, en dépit d’une décision de la justice internationale en 2016.
La Chine s’autorise à des placements en détention sans jugement
Pékin déploie des garde-côtes et d’autres navires pour patrouiller en mer de Chine méridionale et a transformé des récifs en positions militaires.
Le même jour, la Chine a dévoilé une série de règles permettant à ses garde-côtes de pouvoir désormais placer en détention, sans jugement, des étrangers « soupçonnés d’avoir violé la gestion des entrées et sorties des frontières ».
Une période de détention pouvant aller jusqu’à soixante jours est prévue pour les « cas compliqués » et « si la nationalité et l’identité (des détenus) ne sont pas claires », selon la nouvelle réglementation publiée en ligne par Pékin et entrée en vigueur samedi.
Manille revendique le droit «d’établir les limites extérieures de son plateau continental»
Les Philippines, Brunei, la Malaisie, Taïwan et le Vietnam revendiquent également plusieurs récifs et îlots dans cette mer, dont certaines zones pourraient receler de riches réserves de pétrole. Sur l’atoll Second Thomas qui fait partie des îles Spratleys, les troupes philippines ont installé une garnison dans un navire échoué de leur marine, afin de défendre leurs revendications dans cette zone.
Les Philippines ont demandé samedi aux Nations unies la reconnaissance de leurs droits souverains sur un plateau continental au large de leurs côtes en mer de Chine méridionale. « Aujourd’hui, nous assurons notre avenir en manifestant notre droit exclusif à l’exploration et à l’exploitation des ressources naturelles dans notre zone de compétence ECS », a déclaré dans un communiqué Marshall Louis Alferez, secrétaire adjoint du ministère philippin des Affaires étrangères chargé de l’océan et des Affaires maritimes.
Dans sa demande déposée samedi, Manille revendique le droit « d’établir les limites extérieures de son plateau continental » jusqu’à 648 kilomètres au large de l’île occidentale de Palawan, soit le maximum autorisé par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM). « Les fond marin et sous-sol qui s’étendent de notre archipel jusqu’à la limite maximale autorisée par la CNUDM recèlent d’importantes ressources potentielles qui profiteront à notre nation et à notre peuple pour les générations à venir », a ajouté M. Alferez.
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