L’administration du président américain Joe Biden cherche à sortir de l’impasse face aux rebelles houthis du Yémen en mer Rouge et pourrait revenir sur la désignation d’entité terroriste qui vise les rebelles si ceux-ci renoncent à attaquer des navires commerciaux.
Les Houthis, également connus sous le nom d’Ansar Allah, sont une faction islamique chiite qui combat le gouvernement internationalement reconnu du Yémen et ses alliés saoudiens depuis des années.
Alors que la guerre civile au Yémen s’était calmée ces derniers mois, les Houthis ont repris leurs activités dans le contexte du conflit israélo-palestinien. La faction rebelle yéménite a lancé des attaques sur des navires en transit en mer Rouge, insistant sur le fait que seuls les navires associés à Israël et à ses alliés étaient visés.
Les administrations américaines successives n’ont jamais été très claires sur la question du statut des Houthis.
L’administration de Donald Trump les avait désignés comme organisation terroriste étrangère et comme entité terroriste mondiale en janvier 2021, pendant les derniers jours de son mandat. Joe Biden avait révoqué l’appellation terroriste en février 2021, mais a repris l’appellation d’entité terroriste mondiale en janvier, en réponse à la nouvelle série d’attaques des Houthis contre les navires en mer Rouge.
Tim Lenderking, l’envoyé spécial de Joe Biden pour le Yémen, a indiqué que cette désignation avait vocation à être transitoire et que les étiquettes actuelles pourraient finalement être retirées.
« Mon espoir, en tant qu’envoyé pour le Yémen, est que nous puissions trouver des solutions diplomatiques pour désamorcer l’escalade et nous permettre de revenir sur cette désignation et, bien sûr, de mettre fin aux frappes militaires sur les capacités militaires des Houthis », a déclaré M. Lenderking lors d’une conférence de presse tenue le 3 avril.
L’étiquette de terroriste vise à influencer le comportement des Houthis, selon le diplomate
Il lui a été demandé si l’étiquette avait contribué à décourager les attaques des Houthis, M. Lenderking a répondu par l’affirmative, estimant qu’elle avait permis d’accroître la pression sur le réseau de financement des Houthis. Il a ajouté que l’administration cherchait également à modifier le comportement des Houthis.
« Nous avions l’intention d’exercer cette pression supplémentaire sur les Houthis afin de signaler notre désir de modifier leur comportement et de les éloigner de la mer Rouge pour les ramener vers le processus de paix », a déclaré M. Lenderking.
Le secrétaire d’État Antony Blinken a tenu des propos similaires lorsqu’il a annoncé la décision de placer les Houthis sur la liste mondiale des terroristes en janvier.
« Cette désignation vise à promouvoir la responsabilité des activités terroristes du groupe », avait-il déclaré à l’époque. « Si les Houthis cessent leurs attaques dans la mer Rouge et le golfe d’Aden, les États-Unis réévalueront cette désignation. »
Malgré cela, et les frappes aériennes américaines ciblant les sites d’armement des Houthis au Yémen, la faction rebelle continue de s’en prendre à des navires en mer Rouge.
Le cargo MV Rubymar a coulé le 2 mars après avoir été endommagé par un tir de missile des Houthis le 18 février et abandonné par son équipage.
Trois membres d’équipage du cargo MV True Confidence ont été tués le 6 mars lors d’une attaque au missile revendiquée par les Houthis.
Pas de négociations spécifiques
M. Lenderking a déclaré séparément à Bloomberg News le 3 avril que l’administration Biden ne cherchait pas à négocier quoique ce soit avec les Houthis contre la fin des attaques.
Bien que M. Lenderking n’ait pas clairement proposé d’annuler la désignation terroriste des Houthis, il a exprimé son optimisme quant à l’arrêt des attaques de la faction rebelle yéménite et a laissé la porte ouverte à leur participation au processus de paix au Yémen.
« Les Houthis auraient pu éviter cette condamnation mondiale, y compris récemment par le Conseil de sécurité des Nations unies, en cessant leurs attaques. Ils peuvent encore procéder à une désescalade et revenir sur le chemin de la paix. », a-t-il déclaré. « Si la communauté internationale reste largement favorable à un processus de paix inclusif entre le Yémen et les Yéménites afin de trouver une solution durable au conflit qui sévit dans le pays, il sera extrêmement difficile de mener à bien des négociations tant que les Houthis poursuivront leurs actions agressives. »
M. Lenderking a déclaré qu’une mesure positive que les Houthis pourraient prendre pour montrer leur bonne foi et rétablir les relations avec la communauté internationale serait de libérer 25 marins que des hommes armés yéménites ont capturés en novembre 2023 lorsqu’ils ont utilisé un hélicoptère pour prendre le contrôle du navire de charge MV Galaxy Leader.
« C’est une mesure que les Houthis pourraient prendre pour montrer à la communauté internationale qu’ils ont l’intention de désamorcer la situation et qu’ils s’engagent à le faire », a-t-il déclaré. « Des mesures comme celles-ci peuvent générer beaucoup de bonne volonté, seront remarquées et accueillies favorablement par les parties, et peuvent être utilisées pour contribuer au processus de paix à l’avenir. »
De NTD News
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