Recep Tayyip Erdogan met la pression sur l’Union européenne (UE) en gardant les frontières ouvertes.
Le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé mercredi que la Turquie garderait ses frontières avec l’Europe ouvertes pour laisser passer les migrants, jusqu’à ce qu’elle obtienne une réponse « concrète » de l’Union européenne à ses exigences. « Nous maintiendrons les mesures actuellement mises en place à la frontière jusqu’à ce que les attentes de la Turquie (…) reçoivent une réponse concrète », a déclaré M. Erdogan lors d’un discours à Ankara.
La veille, le président turc avait indiqué qu’il espérait des progrès sur ces questions d’ici un sommet du Conseil européen qui doit se tenir le 26 mars. Par ailleurs, il a affirmé qu’il recevrait le 17 mars à Istanbul la chancelière allemande Angela Merkel et le chef de l’État français Emmanuel Macron, mais la présidence française n’a pas confirmé la tenue d’un tel sommet.
« #Erdogan vit de nos faiblesses et renoncements. Il n’est fort que parce que nous sommes faibles. »
Un entretien édifiant sur la situation à la frontière grecque, et sur la soumission irresponsable de l’UE aux chantages du dirigeant islamiste turc ! MLPhttps://t.co/CVNxBeVIOX
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) March 8, 2020
Des milliers de migrants à la frontière greco-turque
Le chef de l’État turc a mentionné la reprise des discussions sur l’exemption de visas pour les ressortissants turcs voulant se rendre en Europe, l’ouverture de nouveaux chapitres dans le processus d’adhésion d’Ankara à l’UE – au point mort -, une modernisation de l’union douanière et une aide financière supplémentaire. « Nous ne faisons la manche auprès de personne. Tout ce que nous voulons, c’est que les promesses faites à notre pays soient tenues », a ajouté M. Erdogan.
La Turquie a annoncé fin février l’ouverture de ses frontières avec l’Europe, provoquant l’afflux de milliers de migrants à la frontière grecque et réveillant en Europe le souvenir de la crise migratoire de 2015.
Pendant que l’Union européenne est aux abonnés absents, l’Autriche, la Pologne et Chypre envoient des renforts pour aider la #Grèce à tenir sa frontière face aux contrebandiers migratoires turcs.
Que fait la France ? #Turquie #Migrants #UE #Erdoganhttps://t.co/YKMcah8anE— Gilbert Collard (@GilbertCollard) March 11, 2020
La Grèce ?? appelle au secours sa population armée pour protéger sa frontière. Sidérante impuissance de l’UE face à la pression du dictateur #Erdogan. #Migrants https://t.co/v6fAm1eOt3
— Objectif France 78 ??? (@ObjFrance78) March 11, 2020
« Barbares » et « fascistes »
Mercredi, le président turc s’en est pris avec virulence aux autorités grecques qui ont fait usage de grenades lacrymogènes et de canons à eau pour repousser les migrants. « Il n’y a aucune différence entre ce que faisaient les nazis et les images qui nous parviennent de la frontière grecque », a déclaré M. Erdogan, qualifiant également les autorités grecques de « barbares » et de « fascistes ».
Grèce Vidéo qui documente les tirs et fumées denses de gaz lacrymogène à la frontière avec la Turquie, où la confrontation se poursuit après qu’Erdogan a décidé d’ouvrir grand ses frontières avec l’Union européenne pour les réfugiés syriens provoquant un afflux massif de migrants pic.twitter.com/LIqQoShIxc
— Rebecca Rambar (@RebeccaRambar) March 6, 2020
L’UE a accusé M. Erdogan de « chantage » aux migrants, l’appelant à respecter les engagements issus d’un accord UE-Turquie conclu en mars 2016, qui prévoit que les migrants restent en Turquie, en échange notamment d’une aide financière européenne.
De son côté Ankara accuse l’UE de n’avoir pas tenu toutes les promesses prévues par cet accord, et soutient qu’il est nécessaire de le « mettre à jour » en raison des derniers développements en Syrie, notamment dans la province d’Idleb (nord-ouest). Dans cette région frontalière de la Turquie, près d’un million de personnes ont été déplacées par des violences depuis décembre.
Ankara, qui accueille déjà quelque 3,6 millions de Syriens sur son territoire, redoute un nouvel afflux de réfugiés.
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