Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner s’est inquiété lundi « des mouvements migratoires forts sur les Pyrénées » annonçant une coopération accrue avec l’Espagne, lors d’une visite au poste-frontière du Perthus (Pyrénées-Orientales) avant un déplacement officiel à Madrid.
« Il y a des mouvements migratoires forts sur les Pyrénées, une montée en puissance sur les Pyrénées-Orientales. Ce qui est essentiel, c’est de travailler collectivement. Il y a ici une grande coopération des services espagnols et français », a déclaré M. Castaner au centre de coopération franco-espagnole policière et douanière (CCPD) du Perthus, avant de se rendre dans la capitale espagnole pour y rencontrer son homologue.
Le ministre de l’Intérieur souhaite « rendre plus efficace cette coopération » soulignant que « l’Espagne a vu augmenter ses entrées de 150 % ».
« L’enjeu pour la France est triple : travailler avec les pays d’origine des migrants, travailler avec les pays de transit dont le Maroc, et travailler sur la frontière européenne qu’il faut renforcer », a-t-il précisé.
Annonçant « des effectifs renforcés », le ministre a indiqué qu’il envisageait « la nomination d’un coordonnateur sur les Pyrénées ».
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Fin octobre, le ministre de l’Intérieur avait déjà évoqué dans une interview au Journal du Dimanche (JDD), la création d’un « coordonnateur sécurité », qui serait un haut fonctionnaire, pour « mieux organiser les contrôles et le dialogue avec les autorités espagnoles », avait-il dit.
« On a recensé en Espagne 48 000 entrées irrégulières en provenance du Maroc » et « les non-admissions à la frontière franco-espagnole ont augmenté de près de 60 % dans les Pyrénées-Atlantiques par rapport à l’an passé », avait affirmé M. Castaner dans ce long interview dans lequel il détaillait sa feuille de route.
Des migrants subsahariens se cachent dans une forêt de la commune rurale marocaine de Belyounech (région de Tanger), en attendant de pouvoir atteindre l'Espagne. Crédit : Reuters pic.twitter.com/a2Mo0UDR3E
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« Les spécialistes de la Paf ont noté ces dernier mois un basculement des flux migratoires de l’Italie vers l’Espagne », a indiqué à l’Agence France Presse (AFP) le procureur de Perpignan, Jean-Jacques Fagni, précisant que le phénomène avait débuté « avant l’arrivée du nouveau gouvernent italien et de Matteo Salvini ».
Selon ce magistrat, il y a ainsi « un fort développement des filières d’immigration clandestine dans les Pyrénées-Orientales ».
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Allô Castaner ?!
Début octobre, deux Pakistanais qui convoyaient 24 compatriotes entre l’Italie et l’Espagne « entassés dans un petit fourgon Iveco », ont écopés de trois ans de prison ferme en comparution immédiate, indique encore le procureur.
Des taxis avec « des chauffeurs d’origine vietnamienne », des trains, TGV ou petites lignes, des autocars, « aussi bien Euroline que de petites compagnies du Maghreb », les passeurs ont recours à tous les moyens de transports existants, précise M. Fagni.
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Si la plupart des affaires ne font l’objet que « d’une activité purement policière avec une réadmission immédiate des migrants » en Espagne, les dossiers d’immigration clandestine « pèsent lourdement sur l’activité du TGI de Perpignan » depuis le début de l’année, affirme M. Fagni.
D. S avec AFP
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