Selon le projet de loi de finances présenté mercredi par le gouvernement, le budget de l’aide médicale d’État (AME), couvrant les frais de santé des étrangers en situation irrégulière, s’élèvera à un milliard d’euros en 2022, hors soins urgents.
Un seuil symbolique est franchi : « Les crédits ouverts en 2022 s’élèvent à un milliard d’euros pour l’AME de droit commun », indique le ministère de l’Économie dans la fiche détaillant les moyens de la « mission santé » du budget de l’État.
L’an dernier, l’exécutif avait annoncé une enveloppe de 990 millions d’euros pour 2021, en mettant déjà en avant « la hausse continue des dépenses constatées ces dernières années ».
Frais médicaux et hospitaliers couverts à 100%
Le budget de l’AME a en effet doublé depuis 2015. Selon le ministre de la Santé, Olivier Véran, plus de 383.000 étrangers en ont bénéficié en 2020. L’aide « de droit commun », qui couvre à 100% les frais médicaux et hospitaliers des étrangers présents en France depuis au moins 3 mois, concentre l’écrasante majorité des dépenses.
Le coût total de l’AME inclut aussi les « soins urgents » (70 millions d’euros prévus en 2021) aux migrants irréguliers et demandeurs d’asile avant ce délai de 3 mois, ainsi que d’autres mesures plus rares comme l’aide « humanitaire » ou en garde à vue (1,5 million en 2021).
Créé en 2000, ce dispositif est l’objet de polémiques récurrentes, droite et extrême droite dénonçant un « appel d’air » et réclamant de limiter son périmètre à l’essentiel, quand le gouvernement affirme qu’il « contribue à préserver l’ensemble de la population des risques épidémiologiques et sanitaires ».
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