Il avait attaqué à la machette des militaires dans le Carrousel du Louvre en 2017 : un Égyptien de 33 ans qui avait fait allégeance à l’État islamique (EI) avant son passage à l’acte a été condamné jeudi à Paris à 30 ans de prison.
Cette peine prononcée contre Abdalla El Hamahmi, conforme aux réquisitions du ministère public, est assortie d’une période de sûreté des deux tiers, a précisé le président de la cour d’assises spéciale de Paris Laurent Raviot au terme de plus de sept heures de délibéré.
Un interdiction définitive du territoire français a également été ordonnée tout comme l’inscription de l’assaillant au fichier des auteurs d’infractions terroristes (Fijait). Abdalla El Hamahmi avait attaqué deux militaires à coups de machette.
?? Militaires attaqués au Louvre : l’assaillant du Carrousel condamné à 30 ans de prison https://t.co/q5hUrywNqe
— Revue de presse Police & Réalités (@PoliceRealites) June 24, 2021
Tentative de meurtre commise avec « préméditation »
La cour, composée de cinq magistrats professionnels, a « considéré que la tentative de meurtre avait été commise envers des personnes dépositaires de l’autorité publique », en « relation avec une entreprise terroriste », a précisé le magistrat. Elle a également estimé que cette tentative de meurtre « avait été commise avec préméditation ».
À l’annonce du verdict, qui lui était traduit simultanément en arabe par une interprète, Abdalla El Hamahmi, le visage couvert par le masque de protection anti-Covid, n’a manifesté aucune réaction.
« Contradictions » et « zones d’ombre »
Le matin du 3 février 2017, dans la galerie marchande du Louvre, il s’était précipité, armé de deux machettes et vêtu d’un t-shirt noir avec une représentation de tête de mort, vers une patrouille de militaires du dispositif Sentinelle en criant « Allah Akbar » (« Dieu est le plus grand »). L’un des militaires avait été blessé au cuir chevelu dans l’attaque. L’assaillant avait ensuite été grièvement blessé par des tirs de riposte.
Tout au long des débats devant la cour d’assises spéciale de Paris, l’accusé a assuré que son intention initiale était de détruire des chefs d’œuvre du musée (Vénus de Milo, toiles de Leonard de Vinci…) pour protester notamment contre la politique française en Syrie.
En dépit des « contradictions » et « zones d’ombre » relevées par l’accusation dans son récit, ce cadre commercial, avocat de formation, a expliqué avoir été surpris par la présence, « à cet endroit-là » de la galerie, des militaires de Sentinelle et les avoir attaqués « par réflexe », précisant avoir agi « comme un robot ».
Après avoir contesté l’authenticité d’une vidéo dans laquelle il prêtait allégeance à Daesh avant son passage à l’acte, l’accusé a fait volte-face mardi et reconnu avoir voulu rejoindre, en vain, les rangs de l’organisation jihadiste au Levant, avant de se rabattre sur la France. L’attaque n’a jamais été revendiquée par Daesh.
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