« Participer ne signifie pas fermer les yeux et cautionner », a réagi samedi la Fédération française de football (FFF), critiquée par des ONG pour son attentisme supposé sur la question des travailleurs migrants au Qatar, pays hôte de la prochaine Coupe du monde.
« Libres de s’exprimer ou non », la FFF et l’équipe de France « n’ont pas attendu l’échéance prochaine de la Coupe du monde au Qatar pour défendre au quotidien, sur le terrain, et à leur niveau, les droits de l’homme, ainsi que d’autres causes essentielles », affirme la Fédération dans un communiqué.
Dans une lettre ouverte diffusée vendredi, deux jours avant Danemark-France à Copenhague, Amnesty International a regretté le « silence assourdissant » des Bleus « face aux milliers de travailleurs migrants décédés sur les chantiers qataris, et aux milliers d’autres soumis au travail forcé ».
A contrario, l’ONG a souligné que « les sponsors de l’équipe danoise ont décidé de supprimer leurs logos des maillots d’entraînement des joueurs pour les remplacer par un message favorable au respect des droits humains au Qatar ».
La FFF assure qu’Amnesty est une « organisation admirable » mais « déplore néanmoins cette campagne de stigmatisation ».
Des « mesures de vérifications »
Concrètement, l’instance dirigée par Noël Le Graët a « mis en œuvre différentes mesures de vérifications concernant le respect des droits sociaux et l’application de conditions de travail respectueuses sur le camp de base de l’équipe de France » au Qatar, est-il écrit.
Quant à la venue des champions du monde français dans l’émirat, la FFF résume sa position : « Participer ne signifie pas fermer les yeux et cautionner ».
« L’organisation de cette Coupe du monde a cependant permis des avancées sociales au Qatar que même certaines ONG reconnaissent, y compris Amnesty International. Même si la réalité du terrain n’est pas parfaite, ces progrès sont indéniables et positifs », affirme la Fédération.
La question des droits des travailleurs migrants au Qatar est régulièrement posée par des ONG depuis l’attribution de la Coupe du monde 2022 au riche État gazier du Golfe, en 2010.
En 2021, un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) a conclu que la totalité des accidents du travail survenus pendant l’année 2020 au Qatar avait tué 50 travailleurs et en avait blessé gravement 500 autres. L’OIT note cependant des lacunes dans le système d’enquête et de recensement des décès, et admet que leur nombre pourrait être plus élevé.
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