Après un vote non concluant lors du premier tour des élections présidentielles tenues en Mongolie le 26 juin dernier, les candidats des deux principaux partis politiques de ce pays de l’Asie du Nord disputeront la présidence lors du deuxième tour prévu le 7 juillet.
Les relations de la Mongolie avec la Chine, en particulier dans le domaine économique, restent un sujet crucial abordé lors des élections. 80% d’exportations de la Mongolie vont vers son voisin du sud, dont les principaux produits sont le charbon et les minéraux, dont l’or et le cuivre. La Chine voudrait investir dans l’infrastructure pour pouvoir exploiter et recevoir ces produits plus rapidement, mais elle ne peut pas le faire sans l’aval du gouvernement mongol.
Battulga Khaltmaa, candidat au Parti démocratique (PD) relativement conservateur et ancien ministre des Transports, ne cache pas son inquiétude à cause de l’accroissement de la présence économique chinoise en Mongolie.
Dans une déclaration envoyée à Reuters, M. Battulga a souligné que bien que la Chine « doit être un important partenaire de [la Mongolie]… les transports ferroviaires et autres représentent pour tous les pays une question à la fois économique et de sécurité nationale ».
Lorsque les ressources seront épuisées, « il y aura certainement un conflit entre les Mongols et les Chinois », a-t-il déclaré dans une interview donnée en 2014.
Le deuxième candidat à la présidence, Enkhbold Miyegombo du Parti du peuple mongol (PPM) au pouvoir, est moins méfiant par rapport aux intentions des investisseurs chinois.
Le Parti du peuple mongol était autrefois connu comme le Parti révolutionnaire du peuple mongol (PRPM) qui formait en Mongolie un régime communiste, soutenu par les Soviétiques à partir des années 1920 jusqu’à la fin de la guerre froide. Actuellement, le PRPM s’est séparé du PPM et a été représenté lors du vote du 26 juin par son candidat Ganbaatar Sainkhuu.
Lors d’une interview à Reuters, un haut fonctionnaire du PPM a déclaré qu’il était « ouvert aux investissements étrangers provenant de tous les pays, ce qui inclut, bien sûr, les investissements en provenance de Chine ».
Ce fonctionnaire a également confié que « la réalité actuelle consiste dans le fait que nous avons l’approvisionnement et que la Chine a la demande ». Toutefois, il a ajouté que la Mongolie devrait diversifier et « réduire la dépendance inappropriée » d’un seul pays.
Ces dernières années ont vu plusieurs conflits politiques entre les deux pays. Environ une semaine après que le Dalaï Lama, chef spirituel tibétain en exil, a visité la Mongolie en 2016, la Chine aurait fermé un important point de passage frontalier, ce qui a bloqué à la frontière des centaines de camionneurs pendant plusieurs heures et même plusieurs jours.
Al Jazeera a rapporté qu’un accord de prêt que la Mongolie négociait avec la Chine afin d’atténuer sa situation financière avait été annulé par la Chine, également en raison de la visite du Dalaï Lama. Selon Al Jazeera, la Mongolie « paie un très lourd prix économique pour préférer la liberté religieuse à la nécessité économique ».
Un accord de 2014 avec le groupe chinois Shenhua a été bloqué l’année suivante par le parlement mongol en raison de la querelle sur la largeur d’écartement des rails de la voie ferrée. Selon le reportage de Business News Europe, le ministre des Transports Khaltmaa Battulga a soutenu que « les chars pourront facilement et rapidement pénétrer en Mongolie si nous construisons un chemin de fer avec une voie à écartement pareille à celle utilisée en Chine ».
Lors du premier tour du 26 juin, Khaltmaa Battulga a obtenu 38,1% des voix, alors qu’Enkhbold Miyegombo du PPM a obtenu 30,3% et Ganbaatar Sainkhuu du PRPM 30,2%.
Version anglaise : Relationship With China Looms Large in Mongolian Election
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