Les juges d’instruction ont évoqué des risques moindres de concertation entre policiers et de trouble à l’ordre public pour justifier la remise en liberté mercredi de l’auteur du tir mortel sur Nahel, le 27 juin à Nanterre, selon leurs motivations dont l’AFP a eu connaissance vendredi.
Le policier Florian M., 38 ans, reste mis en examen pour meurtre et placé sous contrôle judiciaire pour son tir mortel après un contrôle routier. Il a notamment interdiction de se rendre à Nanterre et de porter une arme, a indiqué le parquet.
Son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, avait déposé une troisième demande de remise en liberté jeudi 9 novembre. Les juges d’instruction ont accédé à sa demande mercredi, estimant qu’il existe encore « des divergences entre les différentes versions données » mais que « le risque de concertation apparaît désormais, dans cette configuration, moins prégnant » et « ne saurait justifier la poursuite de la détention provisoire à ce titre ».
« Il était temps qu’il sorte »
« L’information judiciaire a progressé », les parties civiles et les deux policiers ayant été auditionnés, ont indiqué les magistrats. Ils soulignent également que « si le trouble à l’ordre public demeure », « il est moindre qu’à la date du placement en détention provisoire ».
« Cinq mois après la commission des faits, la détention provisoire n’apparaît plus à ce jour comme l’unique moyen d’assurer la protection du mis en examen », selon les juges. « Il était temps qu’il sorte », a salué Me Liénard, évoquant une « détention politique ».
Son client est « soulagé » et a retrouvé sa famille, a-t-il indiqué, joint par l’AFP. Contacté, l’avocat de la famille de Nahel, Me Yassine Bouzrou, a indiqué « ne pas commenter les questions relatives à la détention provisoire dans cette affaire ».
Mais la mère de Nahel a dénoncé « une véritable injustice » et appelé dans une vidéo à un « rassemblement » dimanche après-midi à Nanterre. Les images du motard tirant fin juin à bout portant sur l’adolescent, largement diffusées sur les réseaux sociaux, avaient soulevé une vague de colère et de violences qui a embrasé pendant plusieurs nuits consécutives de nombreuses villes de région parisienne et dans le reste du pays, les plus graves depuis 2005. Elles avaient été marquées par des scènes de pillages, des tirs de mortiers d’artifice sur des bâtiments publics et des incendies.
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