Ce jeudi 18 juillet, la commission de patrimoine a rendu son verdict, rejetant à l’unanimité le remplacement de certains vitraux de Notre-Dame par des créations contemporaines.
C’est un coup dur pour le projet voulu par Emmanuel Macron. En décembre 2023, il annonçait vouloir remplacer six des vitraux installés par Eugène Viollet-le-Duc au XIXe siècle.
En mars 2024, en dépit des nombreuses voix qui s’étaient élevées contre ce projet, le président de la République persistait et chargeait son ministère de la Culture de créer un comité artistique qui sélectionnerait l’artiste le plus à même de concevoir ces vitraux contemporains.
Bonne nouvelle ! les magnifiques vitraux de Viollet-Le-Duc à Notre-Dame de Paris ne seront finalement pas remplacés par des vitraux contemporains. 👍 pic.twitter.com/ufKbW27w6J
— Patrimoines de France ❤ (@patrimoinesdefr) July 13, 2024
Parallèlement, une pétition lancée par le site La Tribune de l’Art, a exprimé son opposition à ce projet, arguant avant tout de l’état des vitraux, demeurés intacts malgré l’incendie. La pétition a recueilli plus de 141.000 signataires sur le site Change.org
Ce jeudi, ce sont les experts de la Commission nationale de l’architecture et du patrimoine (CNPA) qui ont voté, à l’unanimité, contre l’installation de baies vitrées contemporaines. Pour ce faire, les membre de la Commission se sont basés sur les rapports rédigés par l’inspection générale des monuments historiques et celui de l’historien de l’art Alexandre Gady, nous révèlent nos confrères du Figaro.
Or, ces rapports ont été élaborés selon la Charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments, appelée Charte de Venise, adoptée par la France en 1965. Cette charte stipule ainsi que les éléments classés monuments historiques ne doivent pas être remplacés par d’autres éléments contemporains.
Mais ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement tente de remplacer ces vitraux. Selon le site Aleteia, un concours avait été lancé en 1937 afin de remplacer les créations verrières de Viollet-le-Duc, mais il avait ensuite été abandonné avec la Deuxième Guerre mondiale.
📣 🔴 Lors de son court passage au @MinistereCC, @datirachida aura, par 3 FOIS, refusé de suivre l’avis donné par des instances spécialistes du patrimoine (CNPA et IGP). Pour mieux le protéger ? Non, pour mieux le détruire❗️Concernant des patrimoines parisiens, ou presque👇 pic.twitter.com/vTiJiE4CFP
— Sites & Monuments (@SPPEF) July 19, 2024
Un projet destiné au rebut ?
Si le vote de la CNPA ne demeure que consultatif, il est pourtant une pierre de plus lancée dans le jardin d’Emmanuel Macron.
La ministre de la culture Rachida Dati a déjà entamé le processus de sélection des 83 candidats à la réalisation de ces nouveaux vitraux, une liste de cinq candidats ayant été établie mais non rendue publique.
La prochaine étape devait arriver en novembre prochain avec le choix final de l’artiste puis, le 8 décembre prochain, la présentation du prototype lors de la réouverture de la cathédrale.
Avec 87 cathédrales classées au titre des monuments historiques, la France détient un immense patrimoine cultuel historique et, par là-même, la plus grande surface de vitraux au monde, soient quelque 90.000 m2, selon l’Institut national des Métiers d’Art.
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