La tête dans les nuages, ou plutôt, dans le Cloud. À trente secondes du Panthéon, Nuage Café est l’un des cafés coworking de la capitale. Pour 4 euros de l’heure, tout est compris : wifi, yaourts grecs, apéritifs salés, eaux détoxifiantes et crus de café à volonté. À l’étage, pièces intimes avec moquette et coussins à ras-le-sol, un piano à disposition, beaucoup de livres et quelques piles de journaux pour rêvasser. Une bonne réputation pour cet espace que l’on a comparé au « Café de Flore nouvelle génération ». Rencontre avec Emmanuel Watrinet, l’un de ses cofondateurs.
Comment est né Nuage Café ?
C’est simple, c’est né d’un besoin personnel et de celui des associés de manière générale. Tous les associés avaient le même profil, des ingénieurs ou des consultants se déplaçant à Paris ou dans d’autres villes importantes. Ils étaient confrontés au même problème : devoir se réunir et préparer des documents et présentations avant ou après une réunion. On n’a simplement jamais été en mesure de trouver un espace adapté à cela.
Comme on ne trouvait pas, on s’est dit qu’on allait le créer nous-mêmes. Des indépendants, des commerciaux, des consultants, des itinérants ou même des étudiants, des professionnels… on s’est rendu compte qu’il y avait un vrai besoin, que les alternatives étaient assez faibles, c’était le Starbucks ou des cafés bruyants avec une toute petite table ronde. C’est vraiment ce qui nous a poussé à trouver un lieu aspirant et agréable pour travailler dans les meilleures conditions.
Coworking est souvent synonyme de synergie. Comment cela se passe-t-il chez vous ?
Il y a plusieurs possibilités. D’une part lorsqu’on est en activité classique dans le coworking de journée, pas mal de rencontres se font naturellement parce que les gens finissent par se reconnaître ; puis notre équipe rencontre régulièrement des gens, connaît différents profils.
On voit des besoins qui émergent d’une personne à l’autre, donc cela nous arrive de créer et de faciliter la rencontre… on sert un peu de hub à nos clients en les redirigeant les uns vers les autres.
On a également une plate-forme connectée en temps réel qui permet de se placer et de localiser les autres dans l’espace du Nuage. Cela permet d’éviter les rencontres un peu « forcées », si l’on sait que sa voisine s’appelle Julie, qu’elle travaille dans le design, on pourra plus facilement briser la glace si on le désire.
Pour finir, nous organisons plusieurs types d’événements en soirée ou en week-end, dont nous allons d’ailleurs augmenter la cadence. Nous avons des interventions de professionnels, par exemple, des conférences sur les droits des freelances ou un fonds d’investissement qui prodigue des conseils pour obtenir une levée de fonds… ou culturel, comme des activités d’écriture créative ou des ateliers musicaux.
Nuage Café est ouvert depuis janvier. Comment résumeriez-vous ces neuf mois ?
La première chose, c’est que c’est vraiment une expérience humaine, les rencontres sont vraiment enrichissantes. À titre personnel, on a des retours positifs et cela fonctionne bien. Beaucoup de ceux qui nous rendent visite reviennent nous voir. On a des clients très participatifs, on leur pose beaucoup de questions pour savoir ce qu’ils veulent voir améliorer, comme une salle de réunion privative ou une réservation de salle à l’étage pour un petit groupe, une nouvelle carte café, certains événements.
On a conscience d’être sur un marché très mouvant, il y a d’autres espaces, d’autres modèles qui se développent. Il faut avoir l’humilité de se dire que potentiellement, demain, un autre modèle pourrait émerger et satisfaire le plus grand nombre. Cependant, nous sommes très contents de ce que nous avons réussi à faire jusqu’à présent et nous espérons continuer dans cette voie.
Y a-t-il un profil-type du freelance ?
Nous avons un bon tiers d’indépendants, de type freelance, un bon nombre font du « Tech », du design web ou du développement. Puis un tiers d’entrepreneurs, de type startup qui voient au long terme et qui prennent un forfait au mois, puis on a les étudiants, ce sont les trois principaux types.
On a aussi en plus beaucoup de gens qui sont voisins, touristes, ça reste assez ouvert. Quant aux freelances, le profil type dépend de l’activité de la personne. Il y a les clients qui passent la majorité de leur temps chez eux et qui viendront un à trois jours dans un espace comme le nôtre, et cela va jusqu’aux freelances qui sont très réguliers et qui vont passer quatre, cinq jours chez nous. Beaucoup de nos clients sont des créatifs, le lieu a l’air d’inspirer les scénaristes, les écrivains, les journalistes, ceux qui développent une œuvre.
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