Les salariés de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), qui délivre des avis scientifiques indépendants sur l’état des centrales, seront en grève le 13 mars, pour la troisième fois en un mois, contre la disparition de leur institut, a annoncé l’intersyndicale samedi.
En pleine relance du nucléaire civil français et de son opérateur principal EDF, le gouvernement a annoncé le 8 février son intention de fondre l’IRSN, vigie et expert du risque radiologique, dans l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN, gendarme du nucléaire qui prend la décision d’autoriser ou d’arrêter des centrales sur la base notamment de l’expertise de l’IRSN).
« Les débats parlementaires sur la réforme voulue par le gouvernement se poursuivent » et « notre demande, le retrait des amendements qui préconisent la fusion de l’IRSN dans l’ASN, n’est toujours pas entendue », écrit l’intersyndicale dans un courrier à leur directeur général. « Aussi, afin de montrer la détermination des salariés de l’IRSN contre cette réforme, les syndicats CFDT, CFE-CGC et CGT de l’IRSN déposent un préavis de grève d’une journée le lundi 13 mars », poursuit le courrier consulté samedi par l’AFP.
Entre 500 et 600 salariés, sur les 1700 que comptent l’IRSN, ont participé à chaque fois aux deux précédentes grèves organisées depuis l’annonce surprise, le 8 février, du projet gouvernemental de démantèlement de leur institut.
Une solution intermédiaire à l’horizon
« Cette annonce a bouleversé l’ensemble des collaborateurs qui l’ont ressentie comme une trahison et un anéantissement du travail quotidien au service des nombreuses missions dévolues à l’Institut depuis plus de 20 ans », poursuit le courrier de l’intersyndicale. « L’IRSN n’a jamais failli dans l’exécution de ses missions », insistent les auteurs.
Depuis l’annonce, et l’émotion qu’elle a suscitée dans la communauté de la recherche, le gouvernement a mis de l’eau dans son vin en promettant de maintenir les salariés de l’IRSN en bloc au sein de l’ASN, alors que son projet initial était d’éclater les compétences entre l’ASN et le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) qui aurait reçu les chercheurs.
Le 28 février, lors de la dernière manifestation, les salariés avaient reçu le soutien de députés de l’opposition, mais aussi de l’ancienne ministre Barbara Pompili, et même de salariés d’EDF. Les amendements sur cette réforme, déposés par le gouvernement au projet de loi sur l’accélération du nucléaire, doivent être discutés au sein de la Commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale les 6 et 7 mars.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.