Deux jours après l’admission de Delphine à l’hôpital de Maubeuge (Nord), la quinquagénaire est décédée. Avant que ce drame ne se produise, elle avait été en contact avec une tante, infectée par la salmonellose. Sa famille, qui cherche à comprendre ce qu’il s’est passé, a déposé plainte pour homicide involontaire et mise en danger de la vie d’autrui.
Les proches de Delphine dénoncent des défaillances au sein de l’hôpital de Maubeuge. Cette habitante de Neuf-Mesnil (Nord) avait été admise aux urgences de l’hôpital en raison de symptômes alarmants, rapporte La Voix du Nord. Seulement deux jours après son admission, elle y est décédée.
Douze diarrhées aiguës au cours de la nuit
« Elle avait 41 de fièvre, avec des vomissements et une diarrhée sévère », explique au quotidien régional Dorothée Bail, la sœur de Delphine. Lorsque la malade était arrivée aux urgences, Dorothée, avait pris soin de préciser que sa sœur avait été en contact rapproché avec sa tante, infectée par la salmonellose.
Delphine avait été emmenée au service gastro dans la soirée, juste après son passage aux urgences. Le lendemain, Dorothée lui avait rendu visite mais avait retrouvé Delphine « aux toilettes, désorientée, couverte d’excréments qui dataient de la veille », détaille-t-elle. Elle avait alors aussitôt contacté une infirmière.
Un médecin de garde l’avait auscultée au cours du week-end, mais sa fièvre n’avait pas baissé pour autant, et son état avait même empiré. Delphine avait indiqué dans un texto envoyé à sa famille le lundi 5 septembre à 8 heures qu’elle avait eu douze diarrhées aiguës au cours de la nuit.
« Elle aurait dû être prise en charge en réanimation, pas en gastro »
Dorothée Bail raconte que ce jour fatidique du 5 septembre, à 12 h 14, l’hôpital l’avait appelée pour lui annoncer que Delphine venait de faire un premier arrêt cardiaque. « Ils ont réussi à la sauver. Elle devait partir pour réaliser un scanner mais le cœur s’est de nouveau arrêté à 12 h 43. C’est là qu’elle est décédée, je n’ai été prévenue qu’à 14 h 25 », souligne-elle.
« Pour moi, on l’a laissée mourir, comme une bête… », s’insurge Manu Wautier, le beau-frère de la défunte. Il précise que « selon les médecins, tout a été fait pour la sauver, mais à part une perfusion le dimanche, elle n’a reçu aucun traitement ». Delphine renchérit : « Pour ne rien arranger, après avoir été voir le corps de ma sœur, on a découvert le lendemain qu’elle avait été testée positive au Covid le week-end. Personne ne nous a informés lors des visites. »
Selon un coordinateur de l’hôpital, Delphine « aurait dû être prise en charge en réanimation, pas en gastro », signale encore Manu Wautier. D’ailleurs, cela a été le cas pour la tante de Delphine qui elle, a bien été prise en charge par le service de réanimation. Cette dernière a même été guérie de son infection.
Une plainte déposée pour homicide involontaire
La famille de la défunte a donc décidé de déposer une plainte pour homicide involontaire et mise en danger de la vie d’autrui, au commissariat de Maubeuge. Le beau-frère de Delphine a bien spécifié que le motif de cette plainte était d’obtenir avant tout la vérité. « Ce n’est pas l’argent que nous cherchons, ni un accord transactionnel. Ça ne fera pas revenir ma belle-sœur », a-t-il indiqué.
Même si la direction de l’hôpital de Maubeuge n’a pas voulu s’exprimer sur cette affaire en invoquant le secret professionnel, elle a cependant précisé que « tout est actuellement mis en œuvre afin d’apporter des réponses aux interrogations des proches ».
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