Le dispositif de sécurité du centre de rétention administrative (CRA) de Paris-Vincennes va être renforcé en effectifs et en caméras après l’évasion de onze personnes lundi, a affirmé mardi le préfet de police Laurent Nuñez.
« Je n’identifie pas de défaillance humaine, il faut renforcer physiquement la protection de ce lieu », a affirmé sur place le préfet qui va « immédiatement engager des mesures ». Il s’agit notamment de « renforcer le dispositif de caméras » mobiles à l’extérieur du centre, qui accueille avant leur renvoi des étrangers faisant l’objet d’une mesure d’éloignement, a-t-il expliqué lors d’un point presse.
Laurent Nuñez, au sujet des 11 individus évadés du CRA de Paris : «Ils ont réussi à sauter d’une hauteur de six mètres avant d’escalader le dernier mur d’enceinte» pic.twitter.com/Ufh0LZ6aty
— CNEWS (@CNEWS) December 26, 2023
Des « renforts humains » vont également être déployés, « notamment à la périphérie du site » où la présence policière a été densifiée depuis lundi, a ajouté M. Nuñez, évoquant « une quarantaine d’effectifs supplémentaires » pour « empêcher toute nouvelle évasion ». Enfin « des grillages seront installés » notamment aux fenêtres des chambres de ce centre comptant 235 places, a-t-il expliqué.
Comment se sont-ils évadés ?
L’évasion de lundi « est partie d’une chambre », a rappelé le préfet en expliquant que les évadés « ont cassé une fenêtre, ils ont réussi à faire un trou dans un grillage » puis à « sauter d’une hauteur de six mètres » avant d’« escalader le dernier mur d’enceinte » en disposant « des couvertures sur les barbelés ».
Les faits se sont produits « aux alentours de 8h30 » et « dès 9h00 » les fonctionnaires se sont rendus compte de l’évasion « en pénétrant dans une chambre ». La caméra extérieure placée sur le chemin de ronde « a mal fonctionné », a-t-il ajouté.
Quant aux évadés, « les recherches sont lancées » pour les retrouver, avec « des avis de recherche diffusés dans toute la région Ile-de-France », a assuré M. Nuñez. Si parmi eux « il n’y a pas de retenu qui est fiché S », le préfet a évoqué « des profils de délinquants », conséquence de la demande du ministre de l’Intérieur de placer prioritairement dans les CRA « ceux des étrangers en situation irrégulière qui étaient connus pour des faits délictueux et notamment pour une réitération » de ces faits.
Des failles de sécurité
Cela a eu pour conséquence une population « plus difficile à gérer » avec au CRA de Paris-Vincennes « de nombreux incidents ». Samedi, un incendie de matelas et une tentative d’évasion ont été enregistrés.
« Il y a aussi parfois des incidents qui viennent de l’extérieur » a-t-il ajouté, évoquant lundi soir, « aux alentours de 21 heures, des tirs de mortiers contre le CRA de Vincennes ».
Frédéric Lauze, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale, sur l’évasion de 11 personnes d’un CRA à Vincennes : «On a des faiblesses parfois la nuit en particulier (…) C’est très difficile pour les policiers», dans #LaMatinale pic.twitter.com/vNuPVtxfLK
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Denis Jacob, secrétaire général du syndicat police CFDT, explique les failles de sécurité qui ont contribué à cette évasion. Interrogé par Cnews, il mettait en cause la défaillance des caméras de surveillance. Certaines « ne fonctionnent plus au centre de rétention » de Vincennes, tandis que « d’autres ne permettent pas d’avoir une surveillance optimale ». Également en cause, les « dégradations » causées « par les retenus eux-mêmes » en vue de s’évader.
Le mur est en réalité « un grillage rigide, surmonté de barbelés, qui ne fait pas tout à fait 3 m de haut, sur lequel ils disposent des vêtements pour pouvoir passer au-dessus et s’évader ».
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