Pour les quelque 200.000 personnes bloquées dans une vallée du nord-ouest du Pakistan, isolée par une semaine d’inondations ininterrompues, les hélicoptères constituent l’ultime planche de salut.
Des pluies sans précédent dans la vallée de Swat ont transformé les rivières en torrents destructeurs qui ont anéanti des routes et ponts, coinçant habitants et touristes, même si l’eau a depuis commencé à baisser.
Région touristique des contreforts de l’Himalaya
Dans cette magnifique région touristique des contreforts de l’Himalaya, les hélicoptères de l’armée et du gouvernement sont déjà venus en aide à des centaines de personnes, dont certaines avaient besoin en urgence d’une prise en charge médicale.
« C’est comme si j’avais une seconde vie », sourit Yasmin Akram, une touriste diabétique qui a été secourue dans la vallée de Kalam avec sa fille de 12 ans et son mari, et emmenée en hélicoptère sur l’aérodrome de Saidu Sharif, chef-lieu du district de Swat.
Kalam coupée du reste du pays
Cette policière chargée de la circulation a vu avec angoisse l’hôtel qu’ils venaient de fuir être emporté par la rivière Swat en crue. Un jeune garçon a perdu la vie dans ce drame.
« J’ai assisté à ça de mes propres yeux », confie-t-elle à l’AFP. « Depuis, je n’ai pas dormi. »
Son mari, épuisé, explique s’être retrouvé à cours de médicaments pour soigner ses reins quand Kalam a été coupée du reste du pays.
« Quand je suis arrivé ici, c’est comme si on m’avait accordé une nouvelle vie », abonde Muhammad Akram, responsable pour l’administration provinciale du Pendjab (centre-est).
Leurs deux fils adultes sont restés sur place, la priorité pour l’évacuation étant donnée aux malades, aux femmes et aux enfants.
La vallée de Swat destination prisée des touristes
Qualifiée de « Suisse du Pakistan » pour la beauté de ses montagnes, lacs et rivières, la vallée de Swat est une destination prisée des touristes.
Cette région conservatrice jusque-là paisible était apparue sur le devant de la scène en 2007 quand les talibans pakistanais ont commencé à y faire régner leur loi.
Ils y ont imposé une version ultra-rigoriste de la charia (loi islamique), procédant à des exécutions publiques, avant d’en être chassés par l’armée deux ans plus tard.
Swat est aussi le territoire d’origine de la Pakistanaise Malala Yousafzai, grièvement blessée d’une balle dans la tête en 2012 par ces mêmes talibans pour avoir défendu le droit à l’éducation des jeunes filles, avant d’obtenir deux ans plus tard le prix Nobel de la Paix.
Des milliers de cartons d’aide alimentaire délivrés
La majorité des personnes évacuées sont des touristes, selon Junaid Khan, un haut responsable administratif du district. Les habitants eux sont prêts à rester sur place, pour peu qu’ils reçoivent de la nourriture et de l’aide médicale.
Des milliers de cartons d’aide alimentaire ont déjà été délivrés, certains jetés depuis les hélicoptères quand l’afflux de personnes au sol se précipitant pour obtenir de l’aide empêchait ceux-ci d’atterrir.
« Nous avons atteint des zones qu’aucune autre organisation ou groupe humanitaire n’a pas pu atteindre », a déclaré M. Khan depuis l’aérodrome de Saidu Sharif, d’où les missions de secours sont coordonnées.
Il pourrait falloir attendre des jours avant que les routes et ponts menant à certaines montagnes et vallées adjacentes soient réparés.
« Les défis sont énormes, mais l’espoir reste très fort dans cette région qui a connu le pire du terrorisme, des tremblements de terre et des inondations », a assuré M. Khan.
21 décès recensés dans le district de Swat
Dans les diverses vallées du district de Swat, 21 décès ont été recensés jusqu’ici. La plupart de ces personnes ont trouvé la mort dans l’effondrement de leurs maisons, mais quelques-unes ont aussi été emportées par les flots.
Un hélicoptère fourni par le chef du gouvernement provincial – pas préparé donc aux missions d’urgence – a secouru plus de 350 personnes, embarquant parfois le double du nombre de passagers recommandé.
Ceux de l’armée en ont sauvé des centaines d’autres.
***
Chers lecteurs,
Abonnez-vous à nos newsletters pour recevoir notre sélection d’articles sur l’actualité.
https://www.epochtimes.fr/newsletter
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.