Vainqueur de la 5e étape de Paris-Nice, Lenny Martinez a livré son plus beau récital jeudi à La Côte-Saint-André, la ville d’Hector Berlioz, où le maillot jaune Jonas Vingegaard a perdu pied après une chute à mi-parcours.
Au pied de la chapelle Notre-Dame de Sciez, dans le berceau du compositeur de la Symphonie fantastique, le grimpeur français de 21 ans a écrit le plus beau chapitre jusque-là d’une carrière qu’on annonce prometteuse depuis ses jeunes années.
Le dernier mur, une véritable torture de 1,7 km à 11,1% allant crescendo sur une route étroite et de plus en plus raide, était parfait pour lui et son gabarit de moustique (1,68 m pour 52 kg).
Et il a « mis la balle au fond », comme il l’a expliqué dans un grand sourire, en déboîtant à 150 mètres de l’arrivée l’Américain Matteo Jorgenson, qui avait mené pendant presque toute la montée, pour devancer sur la ligne son compatriote Clément Champoussin et Jorgenson qui reprend la tête du classement général.
« Dans la dernière bosse, je voulais lancer aux 150 mètres et quand j’ai vu qu’on était trois, je me suis dit: ‘Tu ne peux pas merder maintenant’. Quand j’ai accéléré, je me suis retourné et j’ai vu qu’il y avait une grosse différence. C’est un super moment », a raconté le Cannois qui a rejoint l’équipe Bahrain cet hiver, un choix parfois critiqué.
L’équipe m’a remis la responsabilité de leader et je ne voulais pas me louper
La veille déjà, le fils de Miguel Martinez, champion olympique de VTT en 2000, avait fait forte impression dans la montée de la Loge des Gardes.
« J’étais un peu déçu de faire quatre au final, parce que je pensais pouvoir faire mieux. Je me suis dit qu’aujourd’hui il fallait que je mette la balle au fond », a dit le Français, propulsé leader de son équipe après l’abandon sur chute mercredi du Colombien Santiago Buitrago.
« L’équipe m’a remis la responsabilité de leader et je ne voulais pas me louper. Pour l’instant c’est bien parti. Je préfère avoir une victoire d’étape que faire un top 10 au général », a ajouté l’ancien de la Groupama-FDJ qui remonte à la cinquième place du général, à 55 secondes du nouveau leader, Jorgenson.
Le grand perdant du jour a été Jonas Vingegaard
Le grand perdant du jour a été Jonas Vingegaard. Le double vainqueur du Tour de France a chuté à mi-parcours, pour repartir la lèvre en sang, avant de traîner toute la journée en queue de peloton, une position inhabituelle pour un maillot jaune.
Le Danois a terminé 16e à 26 secondes du vainqueur et à l’arrivée, des images l’ont montré grimaçant et incapable d’enlever tout seul son gant de la main gauche.
Matteo Jorgenson a raconté que son coéquipier était venu vers lui en cours d’étape pour lui dire que sa main était « possiblement cassée, qu’elle lui faisait très mal en tous cas, et qu’il ne pouvait pas freiner ». Mais dans un point médical publié dans la soirée, l’équipe Visma-Lease a bike indique que « Jonas Vingegaard souffre d’une contusion à la main à la suite d’une chute lors de Paris-Nice ». « Notre équipe médicale décidera demain (vendredi) s’il est apte à poursuivre la course », ajoute-t-elle sur X.
Si le Danois devait plier bagage, l’équipe néerlandaise miserait tout sur Jorgenson. Vainqueur l’an dernier de la « Course au soleil », l’Américain s’est montré très solide dans le final de l’étape et compte désormais 22 secondes d’avance sur Vingegaard au général, 36 sur l’Allemand de la Red Bull-Bora Florian Lipowitz et 40 sur le Portugais Joao Almeida (UAE).
De gros doutes entourent l’étape-reine samedi vers la station de ski d’Auron
La suite de Paris-Nice risque aussi d’être influencée par la météo puisque de gros doutes entourent la tenue de l’étape-reine samedi vers la station de ski d’Auron, juchée à 1.600 mètres d’altitude, alors que des chutes de neige sont attendues sur la région.
Si les organisateurs étaient contraints d’actionner, comme l’année dernière déjà, un plan B, il ne resterait que la dernière étape dimanche autour de Nice pour tenter de bouleverser le classement général, celle de vendredi entre Sain-Julien-en-Saint-Alban et Berre L’Etang étant promise aux sprinteurs.
« J’espère que tu me laisseras gagner dimanche », a lancé Jorgenson à Martinez en attendant son tour en salle de conférence de presse. « Aujourd’hui, c’était lui le plus fort, sans aucun doute », a-t-il ensuite commenté.
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