La vigilance rouge « crues » a été levée vendredi matin, selon le site de Météo France, dans le Pas-de-Calais où la décrue a commencé, après un nouvel épisode d’inondations hors normes.
Ce département restait en vigilance orange « crues », ainsi que le Nord, les Ardennes et la Meuse. Après le décès d’un septuagénaire dans sa voiture immergée mercredi en Loire-Atlantique, les pompiers ont secouru jeudi matin dans les Ardennes une conductrice piégée dans son véhicule avec de l’eau à mi-portière. Elle a été hospitalisée à Sedan, selon les pompiers.
« Le niveau de l’eau a bien baissé, on peut circuler dans le centre, mais c’est toujours la catastrophe », a indiqué vendredi à l’AFP Jean-Christophe Castelain, adjoint au maire de Blendecques, déjà touchée par les crues de l’Aa en novembre puis de nouveau en janvier. « La rivière a suffisamment baissé pour que les pompiers entament aujourd’hui de grosses opérations de pompage pour évacuer les quartiers en cuvettes, toujours inondés ».
« L’amélioration sera lente »
Le président de l’organisme intercommunal chargé des canaux drainant cette zone, Bernard Ringot, également maire de Gravelines, souligne que « l’amélioration sera lente, malgré l’accalmie au niveau des précipitations, en raison des très mauvaises conditions d’évacuation à la mer ».
Huit pompes envoyées par les Pays-Bas, la République tchèque et la Slovaquie dans le cadre du mécanisme de protection civile de l’Union européenne doivent commencer à fonctionner vendredi, a indiqué la sécurité civile à l’AFP. La veille, quatre pompes de la sécurité civile ont été installées dans le secteur de Mardyck (Nord), sur le littoral.
Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, avait promis jeudi des « réponses exceptionnelles » lors d’une visite dans le Pas-de-Calais. « À situation exceptionnelle, réponses exceptionnelles », a déclaré M. Béchu qui s’est rendu avec le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, à Thérouanne, commune de 1200 habitants envahie par les eaux pour la deuxième fois depuis novembre.
J’étais avec @olivierveran, dans les communes du Pas-de-Calais pour soutenir les élus locaux et les sinistrés face aux crues exceptionnelles qui se répètent depuis désormais deux mois.
Je mesure la détresse et la fatigue des habitants, des élus et des forces de secours. Je… pic.twitter.com/iVBzlm6osr
— Christophe Béchu (@ChristopheBechu) January 4, 2024
Il a évoqué la possibilité de ne pas demander de nouveau dossier pour classer en catastrophe naturelle les communes déjà touchées « en considérant que c’est le même épisode qui se poursuit », alors que 189 communes sont concernées par ces nouvelles crues, contre 282 en novembre.
Les sols sont toujours gorgés d’eau après les pluies record de l’automne. Outre le fonds d’urgence de 50 millions d’euros annoncé après deux semaines de crues historiques qui ont fait quatre blessés et d’importants dégâts en novembre, « on devra évidemment rehausser notre niveau de soutien », a-t-il ajouté.
Le président de l’Association des maires de France (AMF, David Lisnard, maire LR de Cannes, a appelé à « une mobilisation au plus haut niveau entre les maires, les présidents d’intercommunalités et l’exécutif », avec un Français sur quatre et un emploi sur trois concernés par le risque de débordement de cours d’eau.
2000 maisons, 43 commerces et 14 entreprises touchées
À Thérouanne, le collège a été touché, et dans la ville voisine d’Arques, l’eau a atteint le centre, forçant des habitants à évacuer, parfois avec l’aide de pompiers déployés avec des barques, ou de tracteurs. Depuis mardi, 710 évacuations ont été organisées, a précisé la préfecture jeudi soir, ajoutant que 2000 maisons, 43 commerces et 14 entreprises sont touchées.
Sur le fleuve côtier Aa, qui était en vigilance rouge depuis mardi, « la décrue s’est amorcée durant la nuit de mercredi à jeudi », selon l’organisme de surveillance Vigicrues. Mais les pluies en cours « pourraient occasionner des réactions modérées ou ralentir les décrues en cours ».
« Ma maison est à louer, même à vendre ! »
Si la préfecture note « la persistance de quelques averses » dans la nuit, « le temps devrait redevenir sec sur l’ensemble du département » vendredi. « Ma maison est à louer, même à vendre ! », lance, exaspérée Eugénie Léger, 44 ans, dont le domicile près de la mairie de Thérouanne a été envahi par deux fois plus d’eau qu’en novembre, jusqu’à 40 cm. Du côté des experts, « l’assistante au téléphone me dit que de toute façon mon quartier, il devrait être rasé, qu’il n’est pas habitable », lâche-t-elle, regardant passer les ministres avec scepticisme.
Interrogé sur la possibilité d’exproprier certains quartiers trop exposés aux inondations, « toutes les questions doivent être posées », a répondu M. Béchu. « Ce sont des décisions qui ont été prises ailleurs », a-t-il ajouté, citant le rachat par l’État de centaines de maisons après la tempête Xynthia en 2010 ou une décision plus récente à Mandelieu (Alpes-Maritimes). Il a également annoncé un changement de règlementation prochain « pour faciliter le curage » des cours d’eau, certains élus locaux déplorant la complexité excessive des autorisations nécessaires.
De vastes étendues toujours immergées
Des images aériennes d’Arques montrent les rues et jardins immergés sur de vastes étendues. Jeudi en fin d’après-midi, une soixantaine de départementales étaient encore coupées par les eaux, notamment autour de Montreuil-sur-mer, selon la préfecture. Dans le Pas-de-Calais, 500 foyers restent privés d’électricité et 2100 habitants d’accès à l’eau potable, a indiqué le préfet Jacques Billant.
Des moyens de pompage intensifs ont commencé à être déployés jeudi, avec l’installation de quatre pompes de la sécurité civile dans le secteur de Mardyck (Nord). Huit pompes envoyées par les Pays-Bas, la République tchèque et la Slovaquie dans le cadre du mécanisme de protection civile de l’Union européenne doivent commencer à fonctionner d’ici vendredi, a indiqué la sécurité civile à l’AFP.
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