Aucune crucifixion n’aura lieu en avril aux Philippines afin d’empêcher la propagation du nouveau coronavirus, ont annoncé les autorités, au grand dam de la poignée de jusqu’au-boutistes catholiques qui, chaque année, revivent dans leur chair la Passion du Christ à l’occasion du Vendredi saint.
« Je suis désolé », a confié à l’AFP Ruben Enaje, qui avait déjà projeté de se faire crucifier pour la 34e année de suite, dans le but de se repentir de ses péchés.
Les actes d’auto-flagellation et les crucifixions se répètent chaque année dans cet archipel très majoritairement catholique où certains tirent une grande fierté du fait de revivre les derniers instants de Jésus Christ.
80 millions de catholiques aux Philippines
Les Philippines comptent 80 millions de catholiques qui pour la plupart célèbrent à l’église en famille le Vendredi saint, le jour où Jésus Christ mourut selon la tradition sur la croix.
Mais il est dans certaines régions des fidèles qui croient que la souffrance peut permettre d’expier les péchés ou d’obtenir une intervention divine. Une dizaine de personnes décident chaque année de se faire clouer sur une croix le Vendredi saint dans la région de San Fernando, au nord de Manille, une pratique que condamne la Conférence des évêques catholiques des Philippines.
Attraction touristique majeure
Ce n’est cependant pas l’institution qui aura eu raison de ce spectacle gore qui est une attraction touristique majeure. Mais le coronavirus, qui a infecté 49 personnes dans l’archipel, selon les chiffres officiels.
Les autorités locales ont en effet décidé d’annuler les festivités du 10 avril pour dissuader les gens de se rassembler, et réduire les risques de propagation du virus.
« Ce n’est pas manquer de respect pour les croyances et les pratiques religieuses », a expliqué dans un communiqué le maire de San Fernando Edwin Santiago. « Ce que nous faisons au contraire, c’est protéger les fidèles et leurs familles contre la maladie. »
« Être contaminés par les nombreux touristes étrangers »
Une déception pour Ruben Enaje. « J’ai parlé au maire du village et il m’a dit que nous devions les reporter car on s’inquiète de ce que nous puissions être contaminés par les nombreux touristes étrangers qui vont venir, si certains d’entre eux ont le virus« , a-t-il regretté.
Ce décorateur de 59 ans refuse cependant de se laisser abattre: Le 10 avril, à défaut d’être crucifié, il fera un tour du village avec sa croix sur l’épaule.
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