La campagne anti-corruption du chef du Parti communiste chinois Xi Jinping a purgé de nombreux organes du Parti. Les fonctionnaires chargés de la supervision des questions juridiques et sécuritaires du régime n’y ont pas échappé.
Dans son édition du 1er septembre, Caixin (un magazine de finance réputé de Chine continentale), signalait que onze des douze anciens hauts responsables de la Commission des affaires politiques et juridiques avaient été poursuivis pour corruption. La Commission des affaires politiques et juridiques est une organisation qui supervise les tribunaux, les prisons et la police.
Ce même jour, l’agence de la discipline interne du Parti annonçait de son côté que Xia Yong, ancien directeur adjoint du Bureau des affaires juridiques du Conseil d’État, était limogé pour « graves violations disciplinaires ». En juillet, les médias d’État avaient déjà annoncé que Xia « n’occupait plus le poste ».
Les déclarations officielles toutefois, taisent le rôle joué par les cadres destitués du Parti dans ce qui s’apparente, dans l’histoire récente de la Chine, à la plus grave atteinte aux droits humains— la persécution du Falun Gong.
Lorsque Jiang Zemin était chef du Parti en 1999, il avait ordonné la répression du Falun Gong, une discipline spirituelle traditionnelle chinoise pratiquée par plus de 70 millions de citoyens chinois, d’après un sondage de l’État. La pratique du Falun Gong consiste dans l’enseignement des principes de vérité, de compassion et de tolérance, ainsi qu’une séries de cinq exercices doux.
Dans les premières années de la persécution, les chercheurs du corps universitaire d’élite de Chine, l’Académie Chinoise des Sciences Sociales (CASS), ont été contraints de produire des études pouvant justifier la persécution. Xia Yong, à l’époque directeur adjoint de l’Institut de Droit de la CASS, était membre d’un tel groupe de recherche anti-Falun Gong.
Xia a au moins deux articles critiques sur le Falun Gong à son actif. Ses articles ont ensuite été largement diffusés par les organes de presse du régime. La sous-unité académique anti-Falun Gong a publié plus d’une centaine d’articles, avant de publier plus tard un livre qui taxait la pratique de culte illégal.
Les pratiquants de Falun Gong et les avocats chinois des droits humains, apprendront par la suite que la persécution conduite par le régime ne reposait sur aucune base juridique. Depuis le mois de mai 2015, plus de 200 000 pratiquants et des citoyens chinois ont déposé des plaintes pénales contre Jiang Zemin, l’accusant d’avoir ordonné et supervisé une campagne de répression non-constitutionnelle et de crimes contre l’humanité.
Heng He, analyste et commentateur chinois explique que « Xia Yong s’est servit de son titre et de son expertise en tant que professeur de droit pour distordre intentionnellement la loi et justifier la persécution ». Les articles rédigés par Xia « ont joué un rôle crucial dans la diabolisation et la diffamation du Falun Gong et de ses pratiquants ».
Heng He d’ajouter que les articles de Xia Yong et des autres universitaires « ont continué d’être utilisés pour le lavage de cerveau dans les prisons, les camps de travail et les centres de lavage de cerveau dans toute la Chine ».
En 2000, Xia était également membre fondateur du conseil exécutif de l’Association Anti-Culte de la Chine, une organisation liée au régime qui alimentait la propagande anti-Falun Gong et offrait des installations pour des détention de consultation en vue de la conversion forcée des pratiquants.
Wang Zhiyuan, porte-parole de l’Organisation mondiale d’enquête sur la persécution du Falun Gong, a révélé que les membres de l’Association Anti-Culte chinoise avaient mis en place « une recherche théorique » qui a ensuite servit lors des sessions de lavage de cerveau. Selon Wang, cette organisation avait joué, « un rôle extrêmement négatif dans la destruction spirituelle et le lavage de cerveau des pratiquants de Falun Gong ».
Pourtant l’aspect le plus grave de la campagne de répression de Jiang allait au delà des lavages de cerveau.
À ce jour plus de 4 000 pratiquants de Falun Gong sont morts des suites des tortures et des mauvais traitements qu’ils sont subis pour avoir refusé de renoncer à leur foi, selon les chiffres non exhaustifs avancés par Minghui.org, un centre d’échange d’informations sur la persécution. Pour Minghui, le nombre exact de personnes ainsi tuées, est beaucoup plus élevé, mais inconnu pour le moment en raison de la difficulté à obtenir des informations fiables de Chine. On peut néanmoins affirmer que des centaines de milliers d’autres pratiquants ont été incarcérés dans des camps de travail, des centres de lavage de cerveau ou en prison.
Pour nombres d’enquêteurs, le régime chinois a procédé à quelques 1,5 millions de transplantations d’organes sur les 16 dernières années. Ces organes provenaient de prisonniers d’opinion, dont la majorité sont des pratiquants de Falun Gong. Ethan Gutmann, un journaliste américain d’investigation, a comparé le prélèvement d’organes à « un lent génocide ».
Des hommes comme Zhou Yongkang, ancien tsar de la sécurité, Zhou Benshun, ancien secrétaire général de la commission centrale des affaires politiques et juridiques, ainsi que Zhang Yue, ancien chef de la sécurité la sécurité du Hebei, avaient supervisé les aspects brutaux de la persécution. Curieusement, ces principaux persécuteurs et plusieurs autres figuraient dans la liste divulguée par Caixin des les onze hauts fonctionnaires poursuivis au sein de l’appareil judiciaire et sécuritaire du Parti.
Si aucun fonctionnaire chinois n’a encore été destitué pour avoir officiellement persécuté le Falun Gong, l’image du canevas apparaît nettement au fil des dernières années.
Version anglaise : The One Thing Purged Top Chinese Law and Security Officials Have in Common
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