Le président polonais Andrzej Duda a dénoncé mardi les propos du Médiateur des droits civiques Adam Bodnar qui a estimé, dans un entretien à l’AFP, que la Pologne risquait de devenir « non-démocratique ».
M. Duda, étroitement lié au parti au pouvoir Droit et Justice (PiS), a jugé que ces propos sont « non étayées par des faits objectifs » et « font partie d’une bataille politique ».
« C’est dommage qu’en prononçant de tels slogans généraux qui, à mon avis, sont simplement anti-polonais et d’un point de vue polonais, anti-étatiques, il ne fournisse aucun fait concret qui lui permettrait de faire une telle affirmation », a déclaré Duda à la presse.
Dans un entretien réalisé la semaine dernière avec l’AFP, M. Bodnar a critiqué l’Union européenne pour sa lenteur à réagir aux violations de l’État de droit en Pologne, accusant les conservateurs populistes au pouvoir de tenter « de neutraliser ou d’accaparer » un par un les leviers du pouvoir.
Primauté du droit polonais
Il a également déclaré que des verdicts tels que la prochaine décision de la Cour constitutionnelle concernant la primauté éventuelle du droit polonais sur le droit européen repoussaient « les limites vers un État non démocratique ».
Le président Duda a assuré que la Pologne procédait à « des élections démocratiques absolument incontestées » à tous les niveaux.
Cependant, après la réélection de M. Duda l’année dernière, des observateurs du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme de l’OSCE avaient estimé que le vote avait été « terni » par une couverture biaisée de la télévision publique.
Nouveau médiateur
Le président a également estimé, qu’après les commentaires de M. Bodnar, le choix d’un nouveau médiateur devait se faire « de toute urgence ».
M. Bodnar a été nommé à son poste juste avant que le gouvernement actuel ne prenne le pouvoir.
Son mandat de cinq ans a officiellement expiré en septembre, mais il est toujours en poste car la chambre basse du parlement où le PiS et ses alliés détiennent la majorité, et le Sénat contrôlé par l’opposition, n’ont pas réussi à s’entendre sur le nom d’un successeur.
Le mois dernier, la Cour constitutionnelle a jugé que la prolongation du mandat de M. Bodnar n’était pas compatible avec la Constitution, et lui a donné trois mois pour quitter ses fonctions.
Selon M. Bodnar, l’enjeu autour de son poste pour le PiS est de s’assurer que le prochain ombudsman « ne soit pas trop indépendant, et capable de contrôler en permanence ceux qui sont au pouvoir ».
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