Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo est arrivé mercredi à Londres pour déminer le terrain en vue du rapprochement commercial espéré par le Royaume-Uni avec son allié historique après le Brexit.
Avec le feu vert du Parlement européen à l’accord de Brexit, les heures sont comptées avant le départ historique. Vendredi à 23H00 GMT, le Royaume-Uni deviendra le premier pays à quitter l’UE, après 47 ans de mariage tourmenté et plus de trois ans de séparation douloureuse.
Malgré cette rupture, les règles européennes continueront de s’appliquer sur le territoire britannique jusqu’à la fin de l’année, période de transition devant permettre à Londres de négocier les modalités de ses relations avec le bloc des 27 mais aussi avec les autres puissances mondiales, Etats-Unis en tête.
« Il y a beaucoup de sujets à discuter avec le Royaume-Uni au moment où il entre dans une nouvelle phase de sa souveraineté », a constaté Mike Pompeo dans l’avion le menant à Londres, où il a atterri dans la soirée, citant « d’importantes questions de sécurité » et les « énormes questions commerciales ».
Après un dîner à huis clos mercredi soir avec son homologue britannique Dominic Raab, Mike Pompeo doit rencontrer Boris Johnson à Downing Street jeudi, veille du grand saut hors de l’UE.
Un accord commercial bilatéral
Donald Trump soutient avec ferveur le Brexit mis en oeuvre par le chef de gouvernement conservateur, et lui a promis un accord commercial bilatéral « énorme » et « magnifique ».
Mais les sujets susceptibles d’empoisonner les négociations ne manquent pas et la visite de Mike Pompeo doit permettre de jauger la température de la « relation spéciale » entre Londres et Washington avant d’entrer dans le vif du sujet.
Dernier en date, le feu vert du Royaume-Uni à une participation du groupe télécoms chinois Huawei à son réseau 5G, laquelle, même assortie de garde-fous, vient défier des avertissements répétés de Washington.
En route pour Londres, Mike Pompeo a rappelé la position américaine sur Huawei, considérant que l’entrée de l’équipementier dans le réseau britannique représente un « risque réel », le qualifiant d’« extension du Parti communiste chinois ».
« Nous demandions (à Londres) de prendre une décision différente mais, maintenant, nous allons avoir une conversation sur la manière de procéder », a-t-il indiqué.
Des sujets de désaccord
« Dans toute relation il y a des sujets de désaccord. Nous aurons une conversation franche », a déclaré de son côté un haut responsable britannique mercredi.
Ce dossier sensible s’ajoute à d’autres pommes de discorde entre les deux alliés, dont la « relation spéciale » a été mise à rude épreuve sous l’administration Trump: il y a le projet britannique de taxe sur les géants du numérique, mais aussi les divergences sur le dossier nucléaire iranien ou encore le refus des Etats-Unis d’extrader une femme de diplomate américain impliquée dans un accident de la route mortel en Angleterre.
Régulièrement complimenté par le président républicain depuis son arrivée au pouvoir en juillet, Boris Johnson s’emploie ces derniers mois à ne pas froisser les Américains, jouant les équilibristes pour préparer l’après-Brexit.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.