Le 11 septembre, la Suède a eu des élections générales de son parlement, le Riksdag. De manière inattendue, ces élections ont été remportées par une coalition de centre-droit qui comprend le parti de droite les Démocrates suédois.
Les Démocrates suédois – un petit parti marginal au début du siècle – ont pris de l’importance au cours des deux dernières années en raison de leur position anti-immigration et de leur opposition à l’évolution de la démographie ethnique. Les opposants de ce parti l’accusaient de fonder sa politique sur le nazisme et d’être une formation populiste eurosceptique.
Le 25 septembre, la situation en Suède a été reproduite par la victoire du parti Fratelli d’Italia (Frères d’Italie) de Giorgia Meloni et ses alliés de droite lors des élections italiennes. Le parti de Mme Meloni a été présenté dans les médias comme un parti néo-fasciste opposé aux politiques d’immigration de l’Union européenne (UE), un parti qui favorisait les valeurs familiales traditionnelles et mettait en avant les racines chrétiennes de la civilisation occidentale.
Dans son reportage sur la future Première ministre italienne Giorgia Meloni – la première femme Premier ministre d’Italie – la journaliste Caroline Downey a écrit que YouTube aurait supprimé la vidéo avec son discours prononcé en 2019 à Vérone – un discours dans lequel elle s’est levée contre « les forces progressistes de son pays qui cherchaient à détruire la famille, la tradition, l’objectivité, la biologie et d’autres fondements de la société ». Toutefois, il était toujours possible de trouver d’autres courtes versions vidéo de ce discours.
À la fin de ce discours, Georgia Meloni a appelé à défendre la liberté pour ne jamais devenir « des esclaves et des simples consommateurs à la merci des spéculateurs financiers » et a déclaré, en citant le célèbre écrivain anglais G.K. Chesterton : « Chesterton a écrit, il y a plus d’un siècle : ‘On allumera des feux pour attester que deux et deux font quatre. On tirera l’épée pour prouver que les feuilles sont vertes en été.’ Ce moment est arrivé. Nous sommes prêts. »
Comme on pouvait s’y attendre, Giorgia Meloni a été critiqué par les médias et la Commission européenne. En particulier, le 22 septembre, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a indiqué dans un discours que la Commission était prête à travailler avec tout gouvernement élu. Cependant, en anticipant la victoire de Giorgia Meloni, elle a rappelé que « si les choses vont dans une direction difficile » en Italie, elle avait « des instruments » de pression, comme cela a été le cas pour la Pologne et la Hongrie.
Une telle déclaration est susceptible d’exaspérer les conservateurs dont les opinions sont régulièrement ignorées par la bureaucratie de Bruxelles. Ils pourraient bien y voir un exemple odieux du discrédit des résultats des élections populaires démocratiques par les élites progressistes.
Les raisons du succès récent du populisme
Il ne fait aucun doute que tout cela complique la tâche de la Commission européenne, étant donné qu’elle doit également faire face aux violations présumées des principes démocratiques européens par le gouvernement de Viktor Orban en Hongrie et à la position conservatrice du gouvernement de centre-droit de la Pologne.
Les succès électoraux des Démocrates suédois et des Frères d’Italie peuvent être attribués aux politiques favorables à l’immigration, à la propagation de l’idéologie « woke », à une bureaucratie hypertrophiée et aux politiques économiques ratées, imprégnées de programmes radicaux désastreux de lutte contre le changement climatique menés par les gouvernements européens de gauche.
Bien sûr, ces facteurs contribuent à la victoire des coalitions de centre-droit, mais ils ne sont que des expressions visibles du mécontentement des électeurs européens.
En même temps, les récents succès des partis de centre-droit peuvent s’expliquer également par le démantèlement de la « démocratie » qui, par définition, cherche à représenter la volonté du peuple.
Le succès de ces partis est la manifestation du « populisme » – un concept qui vise à respecter les opinions de la « majorité silencieuse » – du peuple « oublié » par les élites politiques, économiques ou médiatiques.
Ce concept est souvent utilisé dans un sens péjoratif par les élites qui gouvernent sans tenir compte des opinions et des attentes traditionnelles de la « majorité silencieuse » qui, par exemple, a beaucoup souffert des mesures gouvernementales oppressives lors de la pandémie du Covid-19.
La présentation négative des résultats électoraux suédois et italiens par une grande partie des médias et des élites dirigeantes constitue un dénigrement de la volonté du peuple. Ce dénigrement reflète la compréhension de la démocratie par les élites, selon laquelle elle doit nécessairement être compatible avec les idées des forces « progressistes » de gauche qui ont cherché à remodeler notre société au cours des deux dernières décennies.
Ces idées sapent le travail sur la législation dans le domaine des droits de l’homme – un long et louable travail effectué après le désastre de la Seconde Guerre mondiale – car ces idées affaiblissent les valeurs mêmes sur lesquelles cette législation est fondée.
Gabriël Moens est professeur émérite de droit à l’université du Queensland, en Australie, et a été vice-chancelier et doyen de l’université Murdoch. En 2003, il a reçu l’Australian Centenary Medal pour services rendus à l’éducation. Il a enseigné en Australie, en Asie, en Europe et aux États-Unis. M. Moens a récemment publié deux romans : A Twisted Choice (Un choix déformé) et The Coincidence (La coïncidence).
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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