Nicole Belloubet souhaite expérimenter la pause numérique dans certains collèges, avec la perspective d’une généralisation à plus long terme.
La ministre de l’Éducation nationale souhaite avancer sur ce projet de « pause numérique ». Elle avait annoncé cette expérimentation en avril dernier. Celle-ci s’appuie sur les recommandations de l’ONU, dans son rapport mondial de suivi sur l’éducation 2023, ainsi que le rapporte BFMTV.
Arriver à une « pause numérique complète »
Concrètement, l’idée est de récupérer les téléphones portables des collégiens dès leur arrivée dans l’établissement scolaire et de les leur rendre à la fin de la journée, a expliqué Nicole Belloubet sur Sud Radio ce vendredi au micro de Jean-Jacques Bourdin, soulignant qu’une autre solution serait de trouver un système de « blocage ou de verrouillage » du téléphone.
Si en septembre 2024 cette initiative va être testée dans au moins un établissement par département, ce qui représente une centaine de collèges sur l’Hexagone, l’objectif est d’arriver à une « pause numérique complète ».
📲 Les conséquences de l’utilisation des téléphones portables au collège peuvent être dramatiques.
Il faut absolument que l’interdiction prévue par la loi soit respectée !
Dès la rentrée, je lance une expérimentation de la pause numérique dans un collège par département. pic.twitter.com/jjRAyyBOM6
— Nicole Belloubet (@NBelloubet) May 31, 2024
« Trouver un lieu où les élèves peuvent déposer leur portable »
« Les conséquences de l’utilisation des téléphones portables au collège peuvent être dramatiques. Il faut absolument que l’interdiction prévue par la loi soit respectée », a martelé la ministre de l’Éducation et de la jeunesse dans la matinale, mentionnant au passage la nécessité d’être « en capacité de trouver un lieu où les élèves peuvent déposer leur portable à l’entrée du collège ».
La loi interdit déjà les téléphones, donc « la question c’est de passer de ce que dit la loi à la réalité, à l’effectivité », a poursuivi la ministre au micro de Jean-Jacques Bourdin. En effet, si l’interdiction des portables dans les collèges remonte à 2018, dans les faits, les élèves continuent d’utiliser leurs appareils dans l’enceinte des établissements, y compris pendant les cours.
Lutter contre le cyberharcèlement
Nicole Belloubet avait déjà évoqué cette expérimentation sur France Inter début avril, dans l’émission Questions politiques. Pour le gouvernement, cela pourrait constituer un « embryon de solution » afin de lutter contre le cyberharcèlement, « puisqu’on voit que circulent sur les réseaux sociaux des images qui sont prises dans le collège », pointait Nicole Belloubet.
La ministre a insisté sur ce point ce vendredi, rappelant que les portables au collège sont « un drame » quant aux conséquences qu’ils génèrent, notamment avec l’utilisation des réseaux sociaux.
Si pour l’heure on ignore quels collèges seraient prêts à jouer le jeu, l’entourage de la ministre a confirmé à BFMTV qu’une demande avait été envoyée aux rectorats il y a moins d’un mois, pour dénombrer ces établissements. Nos confrères précisent que l’internat non-mixte de la Maison d’éducation de la Légion d’honneur a déjà mis en place une telle mesure, et ce depuis quelques années déjà.
La mesure a permis d’améliorer le niveau d’apprentissage des élèves dans d’autres pays
Dans un rapport mondial de suivi de l’éducation de 2023, l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a signifié que l’utilisation de ces téléphones en classe pouvait perturber l’apprentissage des élèves. Elle a recommandé à ce que cette technologie soit utilisée uniquement « lorsqu’elle contribue à l’apprentissage des élèves ». Car lorsqu’un élève consulte son portable en classe, il lui faut environ 20 minutes pour retrouver sa concentration initiale.
Le rapport cite par ailleurs une autre étude, cette dernière révélant que le retrait des smartphones dans des écoles en Belgique, en Espagne et au Royaume-Uni a permis d’améliorer le niveau d’apprentissage des élèves.
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