Björk, toujours concernée par l’environnement, espérait « que Elon Musk et ses amis de la tech’ feraient des bus de tournées électriques ». « Pourriez-vous passer le message à Elon Musk ? » glisse-t-elle à l’AFP.
La star islandaise de la pop fait des « efforts » pour limiter l’impact de ses tournées, elle qui navigue entre deux shows : un philharmonique, « Björk orchestral », et un plus avant-gardiste aux moyens plus conséquents, « Cornucopia ». La preuve, l’auteure du tube « Army of me » a renoncé aux trois dates de « Cornucopia » prévues début juin en Islande car son dispositif scénique ambitieux aurait nécessité des aménagements supplémentaires sur sa petite île natale. « C’est la première fois que je n’ai pu amener en Islande un de mes shows et ça m’a rendue très triste, mais j’ai tout essayé », confie-t-elle par mail à l’AFP, dans un agenda bousculé par cet accroc et par son implication dans une journée de protestation chez elle contre la chasse aux baleines.
Avoir des options plus « vertes »
Quand on lui parle tournées et écologie, les idées fusent : « Ce serait mieux d’avoir des options plus « vertes ». J’espérais que Elon Musk et ses amis de la tech’ feraient des bus de tournées électriques ou des bateaux avec des moteurs alimentés par les vents et le soleil pour les musiciens en tournée ». « Pourriez-vous passer le message à Elon Musk ? », demande-t-elle. Et d’imaginer « un genre de Coachella (festival tenu traditionnellement en Californie, ndlr) avec un bateau du festival traversant les océans sans avion impliqué ».
Sondée sur ce monde d’après crise sanitaire qui aurait dû être plus soucieux d’environnement, Björk répond : « Je pense que le virage se fait très lentement, ce serait mieux si ça se faisait plus vite, mais je garde espoir, je me dis que c’est un truc générationnel ». « Au moins, pendant le Covid-19, nous avons eu des oiseaux chantant plus fort, un air plus sain, moins d’avions. Nous savons que c’est possible, que si nous voulons, nous pouvons ».
Reprise de la tournée européenne
En attendant des jours meilleurs, son actualité est la préparation de la reprise de la tournée européenne de « Cornucopia » (dès le 1er septembre au Portugal, le 8 à Paris, à Bercy/Accor Arena, dernière date à Floirac, près de Bordeaux, le 5 décembre). Un spectacle qui se conclut, avant le rappel, par un message vidéo de la militante pour le climat Greta Thunberg.
« Cornucopia », conçu autour de l’album « Utopia » (2017), a balayé ensuite l’ensemble du répertoire de l’artiste. « J’intègre petit à petit de plus en plus de « Fossora » (dernier disque en date, 2022, ndlr) », dit Björk.
L’Islandaise a également promené son show philharmonique à Coachella en avril. Dans un festival copieusement relayé sur les réseaux sociaux, une simple version orchestrale paraissait étonnante.
860 drones au-dessus de la scène
Elle a agrémenté la représentation de plus de 860 drones au-dessus de la scène. « Je ne voulais pas rajouter des musiciens ou des instruments pour ne pas perturber le dépouillement d’un show avec une voix nue et un orchestre symphonique. Je pensais à quelque chose d’épique dans le ciel ». « Je voulais que les drones suivent les arrangements pour des visualisations sonores. Ça semble avoir bien marché dans le désert » d’Indio, lieu du festival.
Dans une scénographie plus modeste, sans les drones, sa représentation orchestrale à La Seine Musicale à Paris en 2022 avait bouleversé le public, les cordes se révélant un écrin idéal pour sa voix toujours aussi envoûtante. « Être une chanteuse, c’est beaucoup de travail, prendre soin de soi, suivre une discipline », lâche seulement Björk, interrogée sur le secret de ses cordes vocales à 57 ans.
Cette année, on fête les 30 ans de son premier album solo, le bien nommé « Debut ». Un évènement spécial est-il prévu ? « Pas vraiment ». L’ancienne chanteuse des Sugarcubes a-t-elle des projets pour 2024 ? « J’aime les surprises, ça doit être spontané pour moi ».
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