L’ancien Premier ministre Michel Barnier apporte vendredi sa « voix » à Bruno Retailleau dans la course à la présidence des Républicains, tout en entretenant le mystère sur ses propres ambitions pour 2027, dans une interview mise en ligne sur le site du Figaro.
« Je vais apporter ma voix à Bruno Retailleau parce qu’il a été mon ministre et que nous avons travaillé en confiance » à l’automne, affirme l’ancien chef du gouvernement sans citer à aucun moment le nom de l’autre candidat à la présidence du parti, Laurent Wauquiez, même s’il se dit convaincu que la droite a besoin des deux.
Avec le soutien de Michel Barnier, le ministre de l’Intérieur a engrangé pratiquement ceux de tous les ténors nationaux des Républicains, du président du Sénat Gérard Larcher aux présidents de région Valérie Pécresse (Île-de-France) et Xavier Bertrand (Hauts-de-France), en passant par David Lisnard, le patron de l’Association des maires de France (AMF).
Pour l’élection qui se tiendra les 17 et 18 mai, Laurent Wauquiez compte sur le soutien de l’ancien ministre et maire de Valence Nicolas Daragon, le porte-parole des députés LR Vincent Jeanbrun et la vice-présidente d’Île-de-France Florence Portelli, ainsi que de l’ancien patron du parti Christian Jacob et des présidents départementaux.
Une possible alliance avec Bruno Retailleau
Dans son entretien, Michel Barnier assure avoir « pu vérifier » la « solidité » du ministre de l’Intérieur sur trois points qui sont prioritaires pour lui : « la fidélité à une ligne gaulliste de souveraineté nationale et de cohésion sociale, une ambition exigeante et vigilante pour l’Europe et la prise en compte du changement climatique et d’une croissance écologique ».
Entretenant le mystère sur ses ambitions élyséennes, l’ancien Premier ministre, qui a créé un microparti appelé « Les amis de Barnier », n’écarte pas complètement un éventuel ticket avec Bruno Retailleau, se retranchant derrière des « spéculations qui ne veulent pas dire grand-chose aujourd’hui ».
« Mais ce qui est vrai, c’est que nous avons déjà travaillé en équipe, en confiance, l’un avec l’autre », souligne-t-il, plaidant pour le maintien du « socle commun » dont il se dit « comptable » pour l’avoir « patiemment construit pendant trois mois » à Matignon.
« Je peux d’ailleurs imaginer, compte tenu de la fragmentation sans doute durable de l’espace politique, que le prochain président de la République, que j’espère issu de la droite et du centre, organise sa majorité en proposant une culture de compromis dynamique, dans le respect de chaque sensibilité », conseille Michel Barnier qui publiera un livre le 4 juin intitulé Ce que j’ai appris de vous.
Des divergences avec Bruno Retailleau sur la politique envers l’Algérie
Interrogé sur les relations tendues entre la France et l’Algérie, Michel Barnier, qui a négocié le Brexit pour l’UE, semble se différencier de Bruno Retailleau qui a plaidé pour un rapport de force avec Alger, défendant au contraire « un langage et une attitude qui conduisent à des résultats et non pas à des blocages ».
Quant à la menace de démission du ministre s’il n’était pas entendu sur l’Algérie, l’ancien Premier ministre évite de se prononcer. « Il appartient à Bruno Retailleau d’en juger », estime-t-il, ajoutant que « si, un jour, il ne se trouve plus en situation d’avoir les moyens de travailler, il le dira lui-même ».
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