Pendant que le président Donald Trump poursuit sa guerre contre les médias mainstream et que les experts s’insurgent contre son dédain pour la presse, ils semblent oublier que le président Obama a mené sa propre bataille contre la liberté de la presse, sous couvert du silence.
La loi sur la liberté d’information peu respectée
Début mars, l’agence Associated Press (AP) a révélé les sommes record de l’administration Obama dépensées en frais juridiques. Un total de 36,2 millions de dollars ont été dépensés pour défendre devant les tribunaux les refus du gouvernement à publier des dossiers relevant de la loi de la liberté d’information (Freedom of Information Act ou FOIA). De plus, durant la dernière année du mandat d’Obama, un record a été enregistré au niveau des refus de demandes d’information de la part des citoyens et journalistes. En tout, AP a estimé que les deux dernières années de son gouvernement, 77% des requêtes en rapport avec la loi sur liberté d’information (FOIA) ont été censurées voire refusées.
Selon l’étude de TRAC, une organisation œuvrant pour la transparence de l’information du gouvernement américain à l’université de Syracuse, le nombre des procès intentés par les diverses institutions médiatiques du pays en accord avec la loi sur la liberté d’information (FOIA) a explosé ces quatre dernières années.
Dès son investiture le 21 janvier 2009, Obama a déclaré que son gouvernement deviendrait « le plus transparent de l’histoire ». Pourtant, selon les propres dires de David Sanger, correspondant à la sécurité nationale au New York Times, « c’était le plus fermé et le plus obsédé par le contrôle de l’information, des gouvernements que j’ai eu à couvrir ». Ce membre du Comité de Protection des Journalistes (CPJ) a rapporté que le gouvernement Obama a persécuté plus de lanceurs d’alerte que tous les président de l’histoire réunis en vertu de la loi sur l’espionnage de 1917 (1917 Espionage Act).
L’ancien rédacteur en chef du Washington Post, Leonard Downie Jr., a écrit dans un rapport spécial pour le CPJ que « la guerre du gouvernement Obama contre les fuites et les efforts pour le contrôle de l’information n’a jamais été aussi agressive depuis le gouvernement Nixon ». Il a également ajouté que « ceux soupçonnés de partager les informations classifiées avec les journalistes, ont été sujets à des investigations, à des écoutes téléphoniques et à la surveillance des mails, allant jusqu’au détecteur de mensonges ».
Twitter, le nouveau contrepouvoir face aux médias
Selon le CPJ, la manipulation des médias sous Obama s’est opérée de manière subtile : « Au lieu d’interagir avec les journalistes, son administration s’est concentrée sur la publication de contenus sur leurs propres sites ou comptes des médias sociaux – ce qui paraissait comme transparence était en fait un contrôle du message ». Comble de l’ironie : Barack Obama s’est vu décerner le prix pour la « transparence » par une coalition d’avocats, un évènement auquel les journalistes n’étaient pas invités.
Cependant, le président Obama n’est jamais allé aussi loin que Trump lorsqu’il a exclu des journalistes des conférences de presse en février dernier, où des journalistes de CNN, Politico, The LA Times, BuzzFeed et The New York Times se sont vus refuser l’accès à la conférence de presse donnée par le porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer. Trump, quant à lui, avertit publiquement la presse, ce qui fait penser à une stratégie de ralliement de supporters qui perdent leur confiance envers les médias en général.
Trump s’est servi de Twitter comme tribune pour étaler des accusations éloquentes ou des faits choquants pour passer outre les médias classiques et éliminer les filtres des journalistes pour véhiculer son message auprès des Américains. Certains de ses tweets sont devenus mêmes des classiques du genre, comme celui sur les fake news qui sont les « véritables ennemis du peuple américain », qui lui a valu la comparaison à « un dictateur fasciste ».
Malgré cela, Obama jouit d’une image positive remplie de nostalgie, alors que Trump s’est attiré les foudres des médias, même de ceux restés silencieux durant la présidence d’Obama.
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