D’ici à 2019, l’armée française va se doter d’un nouveau commandement de la cyberdéfense de 3 200 personnes, dont 2 600 cybersoldats et 600 experts.
L’État va ainsi y consacrer un milliard d’euros sur l’ensemble de la durée de la loi de programmation militaire, de 2014 à 2019. L’enjeu est en effet de taille car la plupart des infrastructures et des équipements gouvernementaux français doivent être cybersécurisés, dans un contexte de cyberattaques étrangères de plus en plus massives.
Cybercom : un nouveau commandement de cyberdéfense
Créé au début du mois, le nouveau commandement de l’armée, Cybercom, est placé sous la responsabilité directe du chef d’État-major des armées. Il pourra s’appuyer sur l’expertise technique de la Direction générale de l’armement Maîtrise de l’information (DGA-MI), dont les locaux se situent en Bretagne à Bruz, près de Rennes. Cette quatrième armée aura trois missions : le renseignement, la protection des réseaux et la lutte informatique offensive.
Selon le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en cas d’ouverture d’hostilités à l’égard de la France, des capacités cyberoffensives doivent permettre de répondre à l’attaque en s’introduisant dans les systèmes et les réseaux ennemis pour y causer des dommages, des interruptions de service ou des neutralisations temporaires ou définitives.
« 24 000 cyberattaques visant la Défense ont été déjouées en 2016. »
-Jean-Yves Le Drian
Pour y parvenir, de nouvelles technologies vont être mises en place, des équipements dont la France sera l’unique concepteur – ceci pour résister à tout risque de détournement. Vont ainsi se développer des synergies dans le développement industriel, entre les militaires et le monde civil, avec l’implication de treize grands groupes français, dont des entreprises de haute technologie (Nokia-Alcatel, Thales, Airbus….) ou des exploitants d’infrastructures critiques (Orange, La Poste, EDF…).
« Repenser profondément notre manière d’aborder l’art de la guerre »
« L’émergence d’un champ de bataille cyber doit nous amener à repenser profondément notre manière d’aborder l’art de la guerre […] comme l’aviation au début du XXe siècle », a déclaré Jean-Yves Le Drian en décembre. C’est dans un contexte d’ingérence de la Russie dans les élections présidentielles américaines que le ministre de la Défense a indiqué que des attaques similaires pourraient accompagner les présidentielles françaises.
Interviewé la semaine dernière par le Journal du dimanche, le ministre de la Défense a indiqué que « la menace cybernétique est devenue majeure, y compris sur nos propres outils militaires. Les tentatives d’agressions informatiques sur mon ministère doublent chaque année. En 2016, 24 000 attaques externes ont été bloquées par nos dispositifs de sécurité. Parmi celles-ci, quelques centaines, plutôt élaborées, avaient de véritables intentions de nuire. »
Les outils juridiques pour conduire de telles opérations existent depuis la loi de programmation militaire du 18 décembre 2013 et sont repris dans l’article 2321-2 du Code de la défense. Si un État est mis en cause dans ces opérations hostiles, ou si celles-ci transitent par le territoire d’un État qui n’aurait pas empêché une telle utilisation, alors cela peut suffire à justifier l’édiction de contre-mesures de la part de Cybercom.
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