En raison de la fonte des glaces, un animal surprenant voit sa population augmenter en Arctique : le grolar. Mélange d’un ours polaire et d’un grizzly, cet ursidé hybride fascine autant qu’il inquiète.
Il a un drôle de nom. Possédant les dimensions et la puissance de ses parents, le grolar, petit d’un grizzly et d’un ours polaire, fascine de plus de plus les scientifiques. Son nom provient de la contraction des mots « grizzly » et « polar ».
Un premier spécimen a attiré l’attention des biologistes en 2006. L’homme qui l’avait tué au Canada avait remarqué que son pelage était blanc, mais qu’il avait autour des yeux des anneaux bruns, et des griffes semblables à celles des grizzlys. L’analyse génétique de l’animal sauvage a confirmé par la suite qu’il s’agissait bel et bien d’un hybride, un mélange d’ours blanc et d’ours brun : un grolar.
Une force de la nature
Bien que cette hybridation reste rare, le carnivore a de bonnes chances de voir sa population augmenter en Arctique puisque la fonte des glaces conduit les ours polaires à se rapprocher des territoires des grizzlys, d’après le média Géo. À noter que les grizzlys s’aventurent désormais jusqu’à 72 degrés de latitude nord, un territoire qu’ils évitaient jusqu’alors, selon un rapport de 2017 publié dans Biology Letters. Des facteurs qui conduisent les deux prédateurs à se rapprocher.
Cet animal hérite de caractéristiques physiques impressionnantes qui le rendent particulièrement redoutable. La bête peut peser de 300 à 400 kg, et lorsqu’elle se dresse sur ses pattes arrières, sa taille peut atteindre 2,4 mètres de hauteur. Ces dernières, longues et musclées, font de ce superprédateur un nageur hors-pair (jusqu’à 50 kilomètres sans pause, chasse du phoque sur la glace), et lui assure une agilité sans pareil sur terre (chasse du caribou, du saumon).
Son crâne robuste et allongé combine la puissance du grizzly avec la finesse de l’ours polaire. Quant à son pelage, d’une teinte grise mêlant le blanc et le brun, il lui offre un camouflage idéal dans des environnements variés, et lui donne la possibilité de les coloniser.
Une espèce qui se pérennise
Cependant, toutes ces caractéristiques font du grolar une menace pour les écosystèmes locaux, car l’animal semble avoir de vraies facilités à s’adapter dans son environnement. De plus, les scientifiques craignent que le grolar ne remplace progressivement l’ours polaire dans certaines zones. Ainsi, l’ours polaire pourrait perdre jusqu’à 30% de sa population d’ici 2050, en partie à cause de l’hybridation, d’après une étude publiée en 2016 dans Global Change Biology.
Et ce n’est pas tout, des grolars de deuxième et troisième générations existent déjà, révèle une étude de 2021 menée par l’Université d’Alaska, ce qui prouve sa capacité d’adaptation accrue aux environnements changeants.
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