Lundi 20 septembre, après des expérimentations en circuit fermé, le groupe RATP a testé un bus 100% autonome sur un tronçon de la ligne 393 dans le Val-de-Marne, en conditions réelles de circulation – une première nationale.
Depuis ce lundi sur la ligne 393 Sucy-Bonneuil dans le Val-de-Marne, un bus sans conducteur a fait son apparition. En apparence, il s’agit d’un bus comme les autres, avec 18 places assises et une cinquantaine debout, et au volant, il y a bien un machiniste de la RATP. Cependant, ce n’est pas lui qui conduit. En effet, non seulement le volant bouge tout seul, mais le freinage se fait aussi automatiquement en fonction des feux de signalisation ou de la circulation, a rapporté Le Figaro.
Une innovation rendue possible via une multitude de capteurs qui indiquent à l’ordinateur de bord quelles bonnes décisions prendre. L’agent, lui, n’est là que pour reprendre la main si besoin. Mais rassurez-vous, pour l’instant, pas question de faire monter des voyageurs. Le bus circule à vide, mais en conditions réelles dans la circulation, afin de corriger d’éventuels problèmes.
Toutefois, « si le ministère de la Transition écologique nous en donne l’autorisation, nous souhaiterions poursuivre l’expérimentation et transporter des passagers dans ce bus à partir de l’automne 2022 », a déclaré Côme Berbain, directeur de l’innovation du groupe RATP. Bienvenue donc dans ce qui sera le premier bus autonome en activité en France.
À l’heure actuelle, à travers le monde, le bus autonome n’a été testé qu’en Chine et en Espagne, à Malaga. Mais si la RATP se penche sur ce sujet de très près, c’est parce que cette technologie est promise à un bel avenir.
En effet, d’après certaines projections, 13% des bus pourraient être autonomes à l’horizon 2035. Et parmi les avantages annoncés : des économies d’énergie, car le robot conduirait avec moins d’à-coups qu’un humain. Mais surtout : la possibilité de faire circuler plus de bus sur la même ligne, à l’image des métros automatisées qu’on peut retrouver à Paris, comme sur la ligne 14.
Pour cela, la RATP souhaite donc mettre à bien ce projet, d’autant que maîtriser l’exploitation de ces engins pourrait constituer un atout pour gagner à terme des appels d’offres en France mais aussi à l’international. Cependant, la route est encore longue avant de voir monter des passagers dans ce genre de véhicule : « L’exploitation commerciale régulière débutera au plus tôt à l’horizon 2025 et son lancement dépend encore de beaucoup de paramètres », a déclaré Côme Berbain.
Aussi, il reste encore des tas de problèmes à corriger pour que ce bus autonome soit complètement fiable. Aux dernières nouvelles, la RATP a dû revoir la réaction du véhicule quand le feu passe au rouge ou à l’orange. Et, autre sujet de préoccupation : il y a actuellement peu de fabricants de bus autonomes. Celui utilisé sur la ligne 393 est fabriqué par le CRCC, un industriel chinois qui est le seul à avoir répondu à l’appel à projet lancé il y a 2 ans par la RATP.
En outre, ce projet comporte une dimension sociale non négligeable, puisque qu’il va falloir convaincre les machinistes que cette évolution technologique ne mettra pas fin à leur métier. Du moins, les choses seront différentes. En effet, selon Côme Berbain, « il y aura toujours du personnel à bord, même s’il ne conduit plus, l’agent sera encore chargé de vendre des billets ou d’assurer la sécurité dans le bus », a-t-il conclu.
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