La moitié du parc nucléaire français est constituée de centrales vieillissantes et les EPR, qui devraient les remplacer, n’entreront pas en service avant 2035.
Affectés par des problèmes de corrosion, une trentaine de réacteurs sont à l’arrêt, ce qui conduit à la situation ubuesque où notre pays, autrefois exportateur d’électricité, doit importer 25% de sa consommation en provenance de Grande-Bretagne, de Belgique, d’Allemagne, d’Italie et d’Espagne.
Initialement, les réacteurs à l’arrêt cet été devaient être progressivement remis en service pour faire face aux besoins en électricité de la période hivernale, mais à la fin du mois de septembre, la mise en service de quatre réacteurs a été reportée à la mi-novembre.
Il y a quelques jours, le redémarrage des réacteurs Bugey 4 et de Flamanville 2 a été décalé d’un et deux mois, ce qui représente un manque de 6 gigawatts. Au mois d’octobre, pour ne rien gâcher, une grève à EDF a même causé une baisse de production de 1,4 gigawatt supplémentaire.
La France se retrouve donc dans une bien curieuse situation : en pointe dans la technologie nucléaire avec l’EPR, elle manque d’électricité à cause du recarénage bien tardif de ses centrales. La nécessité de rénover les réacteurs est connue depuis de nombreuses années, mais elle a été sans cesse retardée, faute d’investissements que la crise énergétique rend désormais incontournables.
Le Gouvernement tente d’accélérer la mise en service des EPR et va présenter en fin d’année un projet de loi destiné à lever les obstacles juridiques à la construction de centrales. Mais les effets de cette mesure ne se feront pas sentir à court terme.
Gouverner c’est prévoir, mais, une fois de plus, les pouvoirs publics ne réagissent que lorsqu’ils sont au pied du mur, sans jamais anticiper.
Article écrit par Romain Delisle, avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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