De violentes tensions ont éclaté dans la nuit de dimanche à lundi, dans le quartier Croix-Rouge à Reims (Marne). Les pompiers, accompagnés des forces de l’ordre, se sont rendus sur les lieux et ont été la cible de tirs de mortiers.
Dans le quartier Croix-Rouge à Reims, des émeutes ont fait rage dans la nuit du 16 au 17 août, rapporte Actu17. Des jeunes ont mis le feu à de nombreuses voitures et 13 d’entre elles ont été détruites. Une dizaine d’autres ont eu les pare-brises et les rétroviseurs cassés à coups de battes de baseball ou de barres de fer.
Les habitants ont assisté à ce carnage, impuissants, derrière leurs fenêtres. Un résident du quartier a précisé qu’il s’agissait de « véritables émeutes urbaines », ainsi que le relate à France 3 Grand-Est. Une autre habitante explique : « J’entendais des jeunes qui disaient ‘vas-y, mets le feu, allume’ », une autre encore déplore que sa voiture représentait « le dernier achat que j’avais eu de mon mari qui est décédé. » « C’est la seule chose qui me restait. Maintenant, elle est détruite », précise-t-elle, autant attristée qu’énervée par la situation.
Tout notre soutien aux #policiers de la @PoliceNat51, qui font face à une poussée de violences, à #Reims.
Tirs de mortiers sur la #Police, véhicules incendiés, l’#ensauvagement continue.
Nos collègues ne lâcheront pas le terrain!@ArnaudRobinet @VilledeReims @Prefet51 pic.twitter.com/FyD1Wwp2ll— Commissaires de police – SICP (@SICPCommissaire) August 17, 2020
Une femme habitant le quartier a préféré opter pour la prudence. « Moi, je ne suis pas descendue, c’est trop risqué », souligne-t-elle. Un autre habitant raconte qu’il a pu intervenir, à temps : « Je suis descendu, j’ai décalé la voiture comme je pouvais. Puis on a été se loger chez la famille. On ne pouvait pas rester ici. »
Une résidente a même tenté de joindre le commissariat, sans y parvenir. « Je pense que le commissariat était submergé d’appels », suppose-t-elle, ainsi que le relate Actu17. Lorsque les pompiers sont intervenus, des émeutiers cagoulés s’en sont pris à eux, jetant des tirs de mortiers sur leurs véhicules. Ils ont donc fait demi-tour, pour revenir quelques instants plus tard, escortés par des policiers. Aucun blessé n’est à déplorer et les incendies ont été maîtrisés par les soldats du feu.
Ce lundi matin, les habitants du quartier assistaient au spectacle désolant des voitures calcinés. France 3 Grand-Est rapporte qu’une habitante a exprimé son désarroi, face à cette montée en puissance de violences : « Ça m’inspire de la désolation, c’est catastrophique. On n’a jamais vu ça dans le quartier. C’est de pire en pire. Ça fait très peur. Il est temps de faire quelque chose, que les pouvoirs publics ouvrent les yeux et que la police fasse en sorte que les riverains vivent chez eux en toute sécurité. » Une autre a ajouté : « C’est la première fois que ça arrive ici, c’est du n’importe quoi. Je crains pour ma voiture. Je n’ai pas de garage. »
#Reims hier soir, scènes de guerres. On fait quoi maintenant ? @Prefet51 @GDarmanin @ArnaudRobinet @xavieralbertini @Interieur_Gouv Les gens subissent trop. pic.twitter.com/00swnMHhxz
— Ahmed Brahim (@Ahmed_BRHM) August 17, 2020
Xavier Albertini, adjoint au maire en charge de la Sécurité, s’est exprimé sur le sujet, ce lundi 17 août. Il souhaite « faire revenir le calme ». Pour cela, la préfecture a mis en place dès lundi « des effectifs de force mobile », pour une durée d’au moins 72 heures.
La mairie suppose que ces troubles sont un « guet-apens », faisant suite aux interpellations précédentes, lors desquelles un trafiquant présumé de stupéfiant a été interpellé dans le quartier Wilson. Une enquête a par ailleurs été confiée aux policiers de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) de Reims.
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