Le patron des socialistes, Olivier Faure, a défendu jeudi dans un courrier à Emmanuel Macron sa décision de ne pas se rendre à son invitation vendredi à Saint-Denis, refusant de « cautionner » un possible référendum sur l’immigration et de participer à une « mise en scène ».
Dans un courrier adressé au président de la République, Olivier Faure justifie son choix de ne pas assister à ces rencontres à huis clos entre le chef de l’État et les dirigeants des partis politiques, par sa volonté de « ne cautionner d’aucune manière » par sa présence la proposition d’une possibilité de référendum sur les questions migratoires.
« Vous accédez à la demande formulée de longue date par l’extrême droite d’ouvrir la possibilité d’un référendum sur les questions migratoires. Exigence reprise par les parlementaires LR et qui en ont fait une condition de l’adoption de votre projet de loi immigration », remarque le député de Seine-et-Marne.
Rappelant que les sénateurs Renaissance ont mardi « approuvé la version sénatoriale de ce projet de loi en reprenant largement les revendications portées par l’extrême droite », M. Faure déplore aussi qu’Emmanuel Macron ait fermé la porte à un référendum sur les superprofits et la réforme des retraites.
« Comment imaginer qu’il serait demain possible de répondre par “oui” ou par “non” à un sujet aussi complexe que la politique migratoire, mais que cela ne le serait pas pour manifester la simple volonté de faire contribuer davantage les grandes fortunes et les multinationales à nos projets collectifs, ou de voter sur la loi retraite », s’interroge-t-il.
« Un cénacle qui se substituerait au Parlement »
Il n’a pas pour autant répondu aux critiques de M. Macron qui a considéré mercredi, lors d’un déplacement en Suisse, que l’absence de M. Faure, mais aussi celle du président des Républicains Éric Ciotti était « une faute politique majeure ».
Dénonçant « une mise en scène », M. Faure précise : « L’existence d’un rendez-vous institutionnalisé – dont vous avez seul la maîtrise de l’ordre du jour et des conclusions – ne doit pas donner l’illusion d’un cénacle qui se substituerait au Parlement ou tout au moins préempterait ses décisions ».
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