La présidente Renaissance de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a évalué mardi à « 9000 » le nombre d’amendements à retirer pour que la mesure phare de la réforme des retraites, le recul du départ à 64 ans au lieu de 62, puisse être débattue.
« Il en reste 14.000 (…) mais il en faudrait oui quasiment 9000 à retirer » pour atteindre l’article 7 qui comprend la mesure d’âge, a-t-elle estimé sur RTL, invitant « chacun à se ressaisir ».
Elle a accusé « un groupe de députés insoumis, évidemment pas tous parce qu’il ne faut pas faire d’amalgame » qui mène selon elle une « stratégie » d’« obstruction », de « prises à partie personnelle », de « guérilla parlementaire », d’« agressivité », d’« invectives », « parfois d’injures ».
18.000 amendements déposés
Après plus d’une semaine de débat sur cette réforme très controversée et qui a réuni dans la rue plusieurs fois plus d’un million de manifestants, l’article 2 n’avait toujours pas été adopté. Les débats s’enlisent sous le flot d’amendements, près de 18.000 déposés, dont environ 13.000 uniquement par la France insoumise.
Lundi, les députés de gauche ont annoncé qu’ils renonçaient à un millier d’amendements pour accélérer la cadence.
Que les députés aient ou non achevé l’examen du projet de loi, les discussions prendront fin vendredi à minuit en première lecture. Le texte partira ensuite au Sénat. Il s’agit en effet d’un texte budgétaire et le gouvernement a utilisé l’article 47.1 de la Constitution pour limiter le temps de débats parlementaires.
« C’est le projet de loi qui est adapté à ce type de réforme », a justifié Mme Braun-Pivet, ajoutant que « quand on regarde le rythme d’avancement et le nombre d’amendements, si nous n’avions pas choisi cette procédure (…) nous y serions encore à Noël prochain », sans « possibilité de parler de la loi justice, de la loi de programmation militaire, de la loi nucléaire ».
Interrogée sur les applaudissements venus des rangs de la majorité présidentielle la veille lorsque Marine Le Pen a déploré que le ministre du Travail Olivier Dussopt ait été traité d’« imposteur » et d’« assassin » par l’Insoumis Aurélien Saintoul, la présidente de l’Assemblée a répondu : « c’est une bonne question ». « On voit effectivement que, par moment, on est capable de se retrouver largement autour de ces valeurs de débats », a-t-elle complété.
« J’attends des parlementaires, quels qu’ils soient, qu’ils respectent cet hémicycle et chacun jugera qui le respecte et qui ne respecte pas », a-t-elle tranché.
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