Le président de LR Éric Ciotti a prévenu mercredi 21 décembre Élisabeth Borne que son parti ne soutiendrait pas la réforme des retraites « à n’importe quel prix », écartant un relèvement « brutal » de l’âge de départ à 65 ans et prônant des mesures pour les petites retraites et les femmes.
« J’ai posé à la Première ministre les conditions pour que cette réforme puisse voir le jour », a déclaré à la presse la patron de LR au terme d’une rencontre de près d’une heure à Matignon avec Mme Borne consacrée à la réforme des retraites.
« Aujourd’hui, notre système de retraites par répartition est menacé compte tenu de l’évolution démographique. Il y a un besoin de réforme », a-t-il assuré, rappelant que le groupe LR avait « la clé » à l’Assemblée nationale où la majorité présidentielle a besoin de son soutien pour faire passer le texte.
« Nous mesurons qu’aller à 65 ans tout de suite est d’une brutalité sans doute trop trop forte par rapport à la situation que vivent les Français », a expliqué le député des Alpes-Maritimes, rappelant que « beaucoup de Français souffrent avec une inflation qui obère aujourd’hui leur pouvoir d’achat ».
« La réforme oui, (mais) discutons le rythme et le calendrier de cette réforme », a affirmé le patron de LR, fixant comme condition que la situation des « petits retraités » soit prise en compte et notamment celle des femmes qui « n’ont pas cotisé tout au long de leur vie ».
Une nouvelle rencontre prévue en janvier
M. Ciotti et Borne « ont convenu » de se retrouver en début d’année, une rencontre qui permettra à la droite de « voir comment le gouvernement allait écouter » les propositions de LR, « ce qui conditionnera notre vote », a-t-il souligné.
Entre opposition à Emmanuel Macron et besoin de rester crédibles sur ce thème marqueur de la droite, la droite est sous pression et se cherche une ligne commune alors que le gouvernement doit présenter le 10 janvier son projet.
Le chef des sénateurs LR, Bruno Retailleau, candidat malheureux à la présidence de LR, a prévenu mardi 20 décembre que son parti s’enfoncerait « dans les sables mouvants du reniement » s’il ne votait pas le report de l’âge légal de départ à la retraite.
Pour sa part, le chef des députés Olivier Marleix a assuré qu’il ne « soutiendrait pas » la réforme si elle comportait le report de l’âge légal de départ à 65 ans, un « chiffon rouge », « trop brutal ».
Au Sénat, la majorité de droite a comme chaque année adopté début novembre un texte prévoyant de relever l’âge légal à 64 ans à partir de la génération 1967.
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