Le mouvement sur la réforme des retraites est rentré dans sa quatrième semaine. Des transports toujours très perturbés par les grèves et une nouvelle journée d’action prévue samedi.
L’ombre de 1995 plane au 22e jour de mobilisation. Le conflit avait alors duré autant de jours, entre le 24 novembre et le 15 décembre, notamment contre la réforme des régimes de retraites des fonctionnaires et des agents de services publics, que le gouvernement d’Alain Juppé avait fini par abandonner.
Vingt-quatre ans plus tard, aucune issue n’apparaît, avec un gouvernement déterminé à remplacer les 42 régimes de retraites existants par un « système universel » par points, et à instaurer un âge pivot à 64 ans, assorti d’un bonus-malus.
Les syndicats, opposés à ce projet où « tout le monde perdra », maintiennent la pression, même si le taux de grévistes continue de s’éroder à la SNCF (9,6% en général jeudi, et 42,1% chez les conducteurs, contre 49,3% mardi).
En ce 22ème jour de grève, la mobilisation contre la #ReformeRetraites égale celle de 1995 (contre le projet de réforme d’Alain Juppé). À noter la présence de nombreux #GiletsJaunes dans le cortège. #greve26decembre #Paris #GreveGenerale #Retraites pic.twitter.com/o4ZV6QbPDx
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) December 26, 2019
Pas de « suppression des régimes spéciaux »
Contrairement aux vœux d’Emmanuel Macron, aucune trêve de Noël n’est intervenue cette semaine dans les transports.
Laurent Pietraszewski, le « M. Retraites » du gouvernement, a d’ores et déjà prévenu : pas question de revenir sur la « suppression des régimes spéciaux ». Même si le gouvernement a fait une exception pour les policiers.
Un peu partout en France, les syndicats ont poursuivi leurs initiatives ces derniers jours : blocages de bus, coupures d’électricité, déjeuners « festifs », représentation du Lac des Cygnes sur le parvis de l’Opéra de Paris par des danseuses en grève, raffineries à l’arrêt…
Samedi, des rassemblements à l’appel de la CGT-Cheminots sont prévus notamment à Paris, Chartres, Grenoble, Nancy ou Draguignan et le conflit semble bien parti pour dépasser le record de 28 jours atteint en 1986/87 à la SNCF, également sans trêve de Noël, pour la défense des salaires et les conditions de travail.
Grève contre la réforme des retraites : une mobilisation désormais aussi longue que celle de 1995 https://t.co/OCoXKGY2i7
— Delphine Chavance (@Chavance_D) December 27, 2019
« Journée du désarroi »
Le collectif SOS Retraite, qui regroupe des professions libérales disposant de régimes autonomes, appelle aussi à la grève le 3 janvier. Dans leurs rangs, les infirmiers libéraux ou les kinés, mais aussi quatre syndicats d’hôtesses et stewards qui ont suspendu leur appel après avoir obtenu des garanties de l’exécutif. Le syndicat des pilotes SNPL pourrait faire de même.
Le 6 janvier, les experts comptables organiseront une « journée du désarroi ». Des médecins fermeront leur cabinet et les avocats seront également en grève, selon ce collectif.
Le 7 janvier, des concertations auront repris entre le gouvernement et les organisations syndicales et patronales autour des questions de pénibilité et de gestion de fin de carrière, avant la présentation du projet de loi en Conseil des ministres le 22 janvier.
Autre temps fort, le 9 janvier avec une nouvelle journée de grèves et de manifestations interprofessionnelles à l’appel de la CGT, Force ouvrière, la FSU et Solidaires, et des organisations de jeunesse.
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