Elon Musk, propriétaire de Twitter, a invité le candidat démocrate à la présidence Robert F. Kennedy Jr., à venir prendre la parole sur les Espaces Twitter (Twitter Spaces), ce dernier se plaignant que sa campagne a été bloquée sur Instagram, propriété de la société Meta.
« Intéressant… lorsque nous utilisons notre adresse électronique TeamKennedy pour créer des comptes @instagram, nous obtenons une interdiction automatique de 180 jours. Quelqu’un a-t-il une idée de la raison pour laquelle cela se produit ? », a-t-il commenté sur Twitter. Une image accompagnant son message montre une capture d’écran d’Instagram qui explique que le compte « Team Kennedy » a été « suspendu » et qu’il « reste 180 jours pour faire appel » de cette décision.
En réponse, Musk a écrit : « Voulez-vous que l’on organise une discussion sur Twitter Space avec moi la semaine prochaine ? » Kennedy a accepté, disant que lundi à 14 heures serait parfait.
Quelques heures plus tard, Kennedy a écrit qu’Instagram « n’a toujours pas rétabli mon compte, qui a été interdit il y a des années avec plus de 900.000 followers. » Il a fait valoir que « réduire au silence un candidat politique de premier plan est profondément antidémocratique ».
« Les réseaux sociaux sont l’équivalent moderne de la place publique », a écrit le candidat, qui est le neveu de l’ancien président John F. Kennedy. « Comment la démocratie peut-elle fonctionner si seuls certains candidats y ont accès ? »
Epoch Times a contacté Instagram pour obtenir des commentaires.
Interesting… when we use our TeamKennedy email address to set up @instagram accounts we get an automatic 180-day ban. Can anyone guess why that’s happening? pic.twitter.com/0G8oRnoXTv
— Robert F. Kennedy Jr (@RobertKennedyJr) June 2, 2023
Ce n’est pas la première fois que soit Facebook, soit Instagram s’en prend à lui. En 2021, ses messages sur la sûreté des vaccins et du Covid-19 ont été bloqués sur Instagram et son compte suspendu.
Après son éviction, il a indiqué que les messages qu’il avait cherché à publier soulevaient pourtant des préoccupations légitimes au sujet des vaccins, et que tous étaient étayées par des travaux scientifiques. La suspension de son compte est intervenue quelques jours seulement après l’annonce par Facebook et Instagram que tout contenu vu comme de la désinformation sur les vaccins serait bloqué, y compris les recherches affirmant que les vaccins causent l’autisme, sont dangereux ou sont inefficaces.
« Ce type de censure est contre-productif si notre objectif est de fournir des vaccins sûrs et efficaces », avait-il déclaré à l’époque.
Robert F. Kennedy Jr., fils de l’ancien candidat à la présidence et sénateur Robert Kennedy, fait depuis des années le rapprochement entre les vaccins et l’autisme. Son site, Children’s Health Defense, avant d’être également interdit sur Facebook et Instagram en 2022, affirmait que les vaccins contre le tétanos peuvent rendre stérile et que les vaccins contre la polio sont en fait responsables d’une augmentation du nombre de cas dans le monde.
Cependant, le monopole des Big Tech est contesté et beaucoup dénoncent le rôle d’arbitre que les entreprises de réseaux sociaux prétendent vouloir jouer pour décider de ce qui peut ou ne peut pas être publié. Ils estiment que certaines politiques de modération de contenu autour de la « désinformation » s’apparentent à de la censure.
Les critiques ont atteint leur niveau d’ébullition au début de l’année 2021, lorsque l’ancien président Donald Trump a été banni de Twitter, Facebook, YouTube ainsi que d’autres sites de Big Tech, avant que ses comptes ne soient finalement rétablis dans la plupart des cas. Un certain nombre de conservateurs en vue et d’utilisateurs qui remettent en question les récits dominants sur ces questions ont également été interdits en 2021 et 2022.
En raison de ces interdictions généralisées, certains sites de médias sociaux alternatifs comme Trump’s Truth Social, la plateforme vidéo Rumble, Gettr, et d’autres, ont vu le jour. Elon Musk a rétabli un certain nombre de comptes conservateurs en vue, quand il a racheté Twitter à la fin de l’année dernière, y compris la page de Trump, bien que l’ancien président ne l’ait toujours pas utilisée, préférant utiliser Truth Social.
Censuré pendant « 18 ans »
Lors de son annonce de candidature à l’élection présidentielle de 2024, M. Kennedy a déclaré avoir été censuré « pendant 18 ans », probablement en raison de ses propos sur les vaccins. « Ils n’auraient pas dû me réduire au silence aussi longtemps », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il allait vraiment « se lâcher sur eux pendant les 18 prochains mois ».
Lors d’une interview accordée à CNN quelques jours plus tard, Kennedy a pointé du doigt les personnes qui l’avaient censuré et a parlé de ce qui les motivait. Selon lui, au moins une douzaine de procureurs généraux démocrates sont entrés en contact avec des sites de réseaux sociaux pour « me censurer », et il a déclaré qu’il y avait maintenant des « preuves évidentes » via les Twitter Files que les responsables de la Maison Blanche étaient de connivence avec les Big Tech pour faire interdire ses comptes.
« C’est parce que j’étais en désaccord avec les politiques du gouvernement », a-t-il déclaré.
Un candidat qui n’a aucune chance ?
Depuis qu’il a annoncé ses ambitions pour 2024 en avril, Kennedy n’a cessé de faire les gros titres. Il y a environ un mois, il a déclaré dans des interviews qu’il pensait que la CIA était impliquée dans l’assassinat de l’ancien président Kennedy en 1963 et, la semaine dernière, il a demandé à Biden de publier davantage de documents classifiés sur la mort de son oncle.
Les sondages montrent que Kennedy est distancé par Joe Biden, mais il a déclaré sur Fox News qu’il pensait avoir une chance. Un récent sondage publié cette semaine par Fox News montre que Kennedy bénéficie de 16 % de soutien parmi les démocrates, contre 62 % pour M. Biden. Marianne Williamson, une autre candidate démocrate, ne recueille environ que 8 % des intentions de vote.
« Les sondages rendus publics parlent d’eux-mêmes », a déclaré Kennedy jeudi lors d’une campagne dans le New Hampshire. Et il a ajouté que les sondages réalisés en interne étaient « encore meilleurs » et que « nous aurons beaucoup d’indépendants et de républicains qui passeront de notre côté ».
Il a ajouté : « Je pense que nous nous en sortons très bien, bien mieux que prévu ».
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