Le gouvernement de Giorgia Meloni a demandé vendredi à la Chambre des députés italienne de repousser de quatre mois le très attendu vote sur la ratification de la réforme du mécanisme de sauvetage de la zone euro (MES).
La coalition gouvernementale compte ainsi temporiser et attendre l’issue des négociations à Bruxelles sur les nouvelles règles du Pacte de stabilité, qui limite les déficits et la dette publique des pays de la zone euro, et l’achèvement de l’union bancaire.
L’Italie est le seul pays de la zone euro à ne pas avoir ratifié la réforme du MES, qui renforce les capacités financières de ce fonds de sauvetage et ses pouvoirs en matière de surveillance des États en difficulté.
Sans le feu vert de Rome, la réforme ne peut pas entrer en vigueur
Début 2021, l’ensemble des États membres de la zone euro, y compris l’Italie, avaient signé un traité renforçant le rôle de ce fonds, en attendant l’approbation finale par les Parlements nationaux. Sans le feu vert de Rome, la réforme ne peut pas entrer en vigueur.
Le débat portait sur une proposition de loi soumise par l’opposition de centre gauche visant à ratifier la réforme du MES, une initiative qui a mis dans l’embarras la coalition gouvernementale, divisée sur le sujet.
« Avoir recours au MES comporte un risque de stigmatisation et de perte de pouvoir de négociation au niveau européen et international », a fait valoir Andrea Di Giuseppe, député de Fratelli d’Italia, le parti de Giorgia Meloni.
Surseoir au vote pour y voir plus clair
Seul représentant de la majorité à prendre la parole pendant le débat, il a demandé aux députés de surseoir au vote pendant quatre mois afin d’y voir plus clair en matière de « nouvelles règles du pacte de stabilité européen » et « achèvement de l’union bancaire ».
« Ne pas ratifier le MES porterait atteinte à la crédibilité du pays », a lancé Naike Gruppioni, députée d’Azione-Italia Viva (centriste) et rapporteuse de la proposition de loi, fustigeant la « propagande populiste » du gouvernement « visant uniquement à effrayer les citoyens ».
La demande de suspension de quatre mois présentée par la majorité « sera examinée et soumise au vote » la semaine prochaine, a précisé le président de la Chambre des députés Lorenzo Fontana.
Le vote de cette motion est acquis car la coalition entre Fratelli d’Italia, la Ligue (anti-immigration) et Forza Italia (conservateur) dispose d’une large majorité à la Chambre des députés.
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