La colère gronde chez certains habitants de l’écoquartier la Luciline, à Rouen. Leurs factures d’électricité et de chauffage, censées être abordables, sont en réalité astronomiques.
Cela fait maintenant dix ans que l’écoquartier la Luciline a vu le jour, à l’ouest de la rive droite de la ville de Rouen, rapporte France Bleu. Le but d’un tel quartier était de faire des économies d’énergie grâce à un réseau de pompes à chaleur puisant dans la nappe alluviale de la ville, l’entretien étant géré par Cofely, une filiale d’Engie.
Selon les études thermiques qui avaient été réalisées en amont, les logements de ce quartier étant performants énergétiquement, la consommation d’énergie devait donc être minime. Les habitants ont le sentiment d’avoir été dupés. « On nous a vendu du rêve, comme quoi c’était parfait. Mais on nous a menti, c’est vraiment difficile », explique cette habitante qui vit depuis cinq ans dans un logement de ce quartier avec ses trois enfants. Ses charges ne font qu’augmenter et elle arrive au stade où ses charges sont supérieures à son loyer.
Plus de 4.000 euros de chauffage par an : le calvaire d’habitants de l’éco-quartier Lucilline, à Rouen via @fbleuhnormandie
https://t.co/gXj6rQLBEuC’est un Éscroquartier
Flaubert se construit près des usines #immobilier de Petit-Quevilly, connue pour Lubrizol #seveso
— chris dabin (@chrisdabin) April 13, 2021
Le problème vient de l’énergie, vendue à prix d’or et surtout à des tarifs bien supérieurs à ceux annoncés aux propriétaires lors de l’achat. L’un des habitants explique que pour 110 m², il doit payer 9 000 € sur les deux dernières années, alors que son diagnostic de performance énergétique (DPE) prévoyait seulement 849 € annuels. Mais un autre problème technique s’ajoute à cela, à savoir la défaillance du service. L’habitant explique : « Il faut laisser couler l’eau une minute pour avoir de l’eau tiède. Les radiateurs ne chauffent pas bien. J’ai dû acheter des radiateurs électriques pour cet hiver, alors que c’est un appartement écologique, que je n’ai quasiment pas besoin de chauffer en temps normal. »
Et il n’est pas le seul dans ce cas, nombreux sont les habitants de ce quartier qui se sentent trompés par l’exploitant du réseau de chaleur, mais aussi « livrés à eux-mêmes », ainsi que l’explique l’un d’entre eux. Parmi ceux concernés par ces problèmes, certains veulent quitter le réseau d’énergie qui leur avait été imposé, quand d’autres veulent carrément quitter leur logement.
Marie Atinault, vice-présidente de la métropole de Rouen, en convient ; les charges sont « trop élevées » et il y a des « défaillances » dans cet écoquartier. De son côté, Cofely a déclaré à France Bleu que « les tarifs de cette Délégation de service public ont été actés dès 2013 », un contrat ayant été conclu. L’entreprise ajoute que ces tarifs étaient « publiquement connus » et « n’ont jamais été modifiés depuis 2013 ». Selon Cofely, « les factures anormalement élevées ne sont donc pas dues au tarif pratiqué à travers la délégation de service public ». L’entreprise estime encore que l’origine du problème proviendrait du réseau secondaire interne à l’immeuble.
Marie Atinault certifie qu’un audit indépendant sera lancé en mai 2021 et que le résultat sera rendu public. Par ailleurs, le trop-payé sera remboursé aux habitants dans le cas où les défaillances seraient avérées.
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