Menacé d’euthanasie administrative depuis deux ans, le sanglier Maurice qui avait été recueilli blessé en 2014 par un couple de Montaignac-sur-Doustre en Corrèze, a finalement été autorisé par la justice à rester dans sa famille d’accueil.
Le propriétaire de l’animal William Vayne comparaissait le 11 octobre devant le tribunal correctionnel de Tulle pour « prélèvement sans autorisation dans le milieu naturel d’animaux vivants dont la chasse est autorisée » et de « détention non autorisée d’animal d’espèce non domestique ».
Le propriétaire a été reconnu coupable d’avoir gardé chez lui le mammifère, aujourd’hui âgé de huit ans et domestiqué, mais dispensé de peine du fait de la régularisation de l’animal, effectuée auprès de la préfecture il y a quelques mois. Maurice, un sanglier mâle qui vit désormais dans un enclos protégé en compagnie de chèvres, poules et oies, ne sera donc pas retiré à ses hôtes.
Dénonciation anonyme
L’affaire avait débuté en mars 2019 après une dénonciation anonyme aux services de l’Office français de la biodiversité (OFB), à la suite de laquelle William Vayne avait demandé à la préfecture l’autorisation de détenir l’animal. Elle lui avait été refusée « en raison de l’origine illégale du sanglier ».
« Nous l’avons soigné, j’ai tenté de le faire partir ensuite mais il revenait toujours. Alors on l’a gardé », a expliqué à l’audience le trentenaire qui avait tenté en vain, aussi, de trouver un refuge habilité. « J’espère que Maurice restera à la maison pour continuer à vivre des jours heureux », a-t-il ajouté à la barre.
« On ne peut pas dire que c’est une espèce protégée et chassable en même temps, ce qui pose un premier problème pour l’infraction de détention ; le prélèvement est assimilé à une capture, or l’animal est arrivé chez eux », a souligné l’avocat du prévenu, Me Patrice Grillon.
« Sauvez Maurice »
Le couple avait lancé une pétition en ligne, « Sauvez Maurice », qui a recueilli plus de 218.000 signatures, ainsi qu’une cagnotte afin de contribuer aux frais de justice. Par le biais de sa Fondation, Brigitte Bardot s’était émue du sort de l’animal auprès de la préfecture.
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