L’État étant aux abonnés absent, des habitants de Saint-Ouen (en Seine-Saint-Denis) ont été contraints de passer un pacte de tranquillité avec les dealers de leur quartier : en échange d’une baisse des nuisances après 22 heures, ils ferment les yeux sur leur business.
Des habitants contraints d’acheter une paix sociale ? C’est ce qui est arrivé à des habitants de Saint-Ouen, dans la cité Charles-Schmidt, gangrenée depuis des décennies par la drogue, relate Le Parisien. Abandonnés par l’État, une amicale de locataires n’a eu d’autre choix que de pactiser avec des trafiquants pour regagner un semblant de tranquillité.
Ainsi, en échange de fermer les yeux et de les laisser faire leur business, les habitants ont demandé aux dealers de respecter le silence de la nuit à partir de 22 heures tous les soirs.
Dans les halls d’entrée des immeubles, on peut dorénavant voir des affiches indiquant : « S’il vous plaît, le sommeil est important pour commencer une bonne journée. Silence après 22 heures ! De la part des jeunes et des habitants », signés de la main des trafiquants, relate Valeurs actuelles.
« Dans cette cité, le trafic de drogue est une réalité. Le va-et-vient des clients provoque des nuisances, les jeunes eux-mêmes – qui d’ailleurs ne sont pas de la cité – font beaucoup de bruit jusqu’à une heure du matin ! Sans compter les déchets partout », explique au Parisien un membre de cette association de locataires.
À la suite de ce pacte, « depuis une quinzaine de jours, il y a moins de soucis », évoque un autre membre.
« Le reste, c’est le rôle de l’État », estime la présidente de l’amicale de locataires.
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